Menu
Libération
Le billet de Thomas Legrand

Laïcité : 120 ans après la loi, 10 ans après «Charlie», réapprenons-la

Article réservé aux abonnés
Entre son attaque par l’islam radical et son instrumentalisation raciste par l’extrême droite, ce formidable principe doit aujourd’hui être défendu sur deux fronts.
Lors d'un cours sur la laïcité dans un lycée de Pontoise (Val-d'Oise), en 2021. (Ed Alcock/MYOP)
publié le 5 janvier 2025 à 19h31

Pour ne rater aucun billet de Thomas Legrand, inscrivez-vous aux newsletters de nos chroniqueurs politiques.

2025, c’est l’année des 120 ans de la grande loi de séparation des Eglises et de l’Etat dont Aristide Briand et Georges Clemenceau furent les principaux artisans. Il serait peut-être temps d’arrêter d’utiliser cet outil juridique comme une arme entre polémistes de plateaux et de réseaux sociaux, et de lui rendre sa fonction première : fabriquer de la concorde. Nous sommes aussi, cette semaine, 10 ans après les attentats de Charlie, l’attaque par le terrorisme islamiste d’un modèle spécifique de la société française et de son rapport à la religion. La laïcité, ces temps-ci, face au défi de l’islamisme, souffre de deux maux opposés et est prise dans une mâchoire polémique entre déni et identitarisme.

Trop souvent détournée, parfois surchargée, elle est mise à trop de sauces. La loi de 1905, grande loi de compromis, non pas imposée par un exécutif mais pur produit d’un accord parlementaire patiemment et résolument établi, n’est pas, comme on le croit trop souvent, une loi d’affrontement. Cependant, le compromis de 1905 n’a pas créé, en son temps, l’apaisement immédiat entre les descendants