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Libération
Le billet de Jonathan Bouchet-Petersen

Laisser l’extrême droite gagner, c’est ouvrir un boulevard à la haine de l’autre

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Elections législatives 2024dossier
Une victoire du RN entraînerait non une simple alternance, mais une bascule xénophobe propice à la libération d’un racisme toujours plus décomplexé qui n’a rien à voir avec l’identité de la France. Tracer un signe égal entre «les extrêmes» est une faute morale et historique.
Eric Ciotti et Marine Le Pen lors de la présentation du programme du RN pour les législatives, à Paris le 24 juin. (Denis Allard/Libération)
publié le 26 juin 2024 à 16h56

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«Eux, on ne les a jamais essayés. Et après tout Marine Le Pen n’est pas son père». A écouter certains commentateurs ou acteurs de la vie politique, une victoire de l’extrême droite aux législatives serait presque une banale alternance. Ils marchent sur la tête ! Si Jordan Bardella devait accéder à Matignon, voilà qui constituerait une bascule xénophobe sans précédent dans l’histoire de la Ve République. Il est urgent d’en prendre la mesure en remisant les indignes discours qui placent un signe égal entre «les extrêmes», cynique confusionnisme qui risque d’aboutir à la pire des options.

Ce retour à la raison, à l’évidence, n’est pas le chemin choisi par la plupart des responsables macronistes, à commencer par les premiers d’entre eux, qui tentent de manière navrante et désespérée d’attirer à eux le vote proclamé «raisonnable». C’est cette logique qui a poussé Emmanuel Macron à affirmer dans un podcast qu’une victoire d’un des deux blocs «extrêmes» pouvait conduire à la