L’ancien ministre de l’Education nationale de Lionel Jospin de 1997 à 2000 Claude Allègre est mort ce samedi 4 janvier a annoncé son fils à l’AFP. Celui qui avait rejoint Nicolas Sarkozy en 2008 après une vie politique du côté du Parti socialiste, marquée par des prises de position climatosceptiques au tournant des années 2000 et 2010, avait 87 ans. «Honneur à Claude Allègre», a rapidement réagi sur les réseaux sociaux le Premier ministre François Bayou décrivant son successeur rue de Grenelle comme un «esprit original», un «grand scientifique» et un «homme de combats, qui ne craignait pas le seul contre tous». «Il aimait la transmission par l’école dont il avait une haute idée. Le courage était sa marque», ajoute le président du MoDem.
Nécro
«Il a eu ses dérapages et ses dérives, mais Claude Allègre fut un grand scientifique qui a fait rayonner la recherche française», écrit de son côté l’ancien ministre macroniste Clément Beaune sur X vantant «un ministre courageux dans un grand gouvernement de gauche». «La politique a aussi besoin de personnages audacieux et iconoclastes», estime l’ex-député de Paris. Son lointain successeur à l’éducation nationale Jean-Michel Blanquer, avec qui il partage une même défiance de la part du corps enseignant, a pareillement rendu «hommage» au défunt. «J’ai eu la chance de travailler avec lui sur les enjeux universitaires internationaux: visionnaire.» Tout en prenant ses distances avec certaines de «ses convictions (notamment sur le climat)», l’ancien ministre dépeint Claude Allègre en «grand serviteur de la France».
Les Français ont découvert Claude Allègre en juin 1997 quand son vieil ami Lionel Jospin, Premier ministre de cohabitation, lui a confié le ministère de l’Education nationale. Avec son cou taurin et ses yeux plissés sous d’épais sourcils, le directeur de l’Institut de physique du globe (IPG) de Paris, médaille d’or du CNRS, sortait de l’ombre à 60 ans. Géochimiste, il avait développé des techniques qui permettaient de dater l’histoire des roches. Ces découvertes lui ont valu d’être récompensé, en 1986, par le prix Crafoord. Délivré par l’Académie des sciences de Suède, il récompense des travaux dans les disciplines scientifiques qui ne sont pas éligibles au Nobel.
Mis à jour à 18h37 avec la réaction de François Bayrou à 19h02 avec celle de Clément Beaune puis à 20h02 avec celle de Jean-Michel Blanquer.