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Investissement

L’ancien ministre François Baroin nommé président de Barclays France

Le maire de Troyes, un temps pressenti pour mener Les Républicains à la présidentielle 2022, a été nommé président de la branche française de la banque d’affaires Barclays.
François Baroin à Paris, le 20 février 2019. (POOL New/REUTERS)
publié le 20 janvier 2022 à 9h59
(mis à jour le 20 janvier 2022 à 11h19)

Plutôt que la course à l’Elysée, l’éternel espoir de la droite a donc préféré le faste du «Triangle d’or» parisien, coin le plus chic de la capitale où se concentrent boutiques de luxe et palaces, banques d’affaires et cabinets d’avocats réputés. L’ancien ministre de l’Economie et des Finances François Baroin a été nommé ce jeudi matin président de la filiale française de la banque d’affaires britannique Barclays.

«L’expérience et la stature de François Baroin font de lui un choix idéal pour devenir chairman pour la France», loue le PDG de Barclays Europe, Francesco Ceccato. L’actuel maire de Troyes avait rejoint la banque d’affaires en tant que conseiller en 2018. Au sein de la banque britannique, l’ex-député aura notamment pour missions de développer les relations avec les grands clients de la banque. De quoi «contribuer encore plus fortement à l’expansion de nos activités en France», selon le PDG de la branche Europe.

Depuis le début des années 2000, l’ancien porte-parole de Jacques Chirac a multiplié les incursions dans le privé. Avocat, Baroin a travaillé au sein du cabinet de son ami et maire du XVIe arrondissement, Francis Szpiner. Il enseigne également dans la prestigieuse école de commerce HEC. Selon Mediapart, en septembre 2020, il aurait également été en discussions pour prendre la tête de branche française de la banque Morgan Stanley, à l’époque dirigée par René Proglio, frère jumeau d’Henri, l’ex-puissant grand patron d’EDF.

Soutien de Pécresse

Ancien journaliste et «bébé Chirac», François Baroin, élu plus jeune député de France à 28 ans en 1993, a été plusieurs fois ministre (Outre-Mer, Intérieur, Budget, Economie, etc.) sous Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy. Il dirigeait également, avant d’être remplacé en 2021 par le maire de Cannes, David Lisnard, la puissante Association des maires de France (AMF). Bosseur, visage de gendre idéal, fidèle à sa filiation chiraquienne, le maire de Troyes (Aube) a longtemps été vu comme l’espoir présidentiel de la droite, plus encore après la déroute de 2017 et l’élimination dès le premier tour de François Fillon.

Le patron des Républicains, Christian Jacob, n’a jamais caché le nom de son favori pour 2022. «Je fais tout pour que ça puisse être le cas, glissait l’ancien maire de Provins (Seine-et-Marne) à Challenges, en juin 2021. Si c’était verrouillé, je n’insisterais pas. Mais aujourd’hui, il a accepté d’y réfléchir.» Après avoir un temps laissé planer le doute, l’ex-ministre de Sarkozy avait exprimé son refus définitif de concourir à la présidentielle.

«J’apporterai mon soutien à celui ou celle qui aura été choisi par les militants», a conclu Baroin en octobre, dans un entretien au Monde. Gagnante de la primaire LR début décembre, Valérie Pécresse s’était rendue sur les terres de son ancien collègue au gouvernement dans la foulée pour afficher une image d’unité et recevoir l’onction du chiraquien.

Fillon en Russie

L’ancien ministre n’est pas le seul à s’être reconverti dans le privé. Son ex-collègue Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l’Ecologie de Nicolas Sarkozy, avait rejoint en 2018 le groupe Capgemini. L’ancien Premier ministre François Fillon, condamné en juin 2020 à cinq ans de prison, dont deux ferme, dans l’affaire des emplois fictifs, s’est lui tourné vers la Russie.

Après avoir rejoint la société de gestion d’actifs et d’investissement Tikehau Capital, l’ex-députée de la Sarthe a rejoint fin décembre le conseil d’administration du géant russe de la pétrochimie Sibur. Fin juin, il était déjà entré au conseil d’administration d’une autre société russe, Zaroubejneft, spécialisée dans le développement et l’exploitation des gisements d’hydrocarbures notamment à l’étranger, détenue par l’Etat.

Mise à jour : à 11 h 19, avec des précisions sur le contexte.