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Libération
Le billet de Thomas Legrand

L’«antiwokisme», ce fatras bien pratique des pro-Trump honteux

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«Wokisme», le grand méchant floudossier
Ne pouvant applaudir, en France, la victoire d’un milliardaire multicondamné, vulgaire et raciste, droite et extrême droite se réjouissent de la «défaite de la gauche wokiste». Sans jamais assumer qu’ils mènent là une guerre culturelle raciste et sexiste.
Devant le Harry's Bar, à Paris, le jour de l'élection présidentielle américaine, le 5 novembre 2024. (Quentin de Groeve/Hans Lucas. AFP)
publié le 12 novembre 2024 à 16h27

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Les Allemands ont un mot pour ça : la «schadenfreude», une joie malsaine éprouvée au constat du malheur d’autrui. La droite et l’extrême droite française (Eric Zemmour mis à part, et cela explique son isolement) ne peuvent décemment se réjouir positivement de la victoire d’un milliardaire menteur, multicondamné, vulgaire, extractiviste vorace et raciste que la très grande majorité des Français déteste ou craint. Alors ils se réjouissent négativement de la défaite de leurs adversaires, non pas politiques mais culturels : la gauche «wokiste».

Vérité exactement inverse

L’ensemble de la bollosphère jubile depuis une semaine en proclamant que c’est le «wokisme» qui a perdu les élections. Nicolas Sarkozy, dans Valeurs actuelles, explique même que si Donald Trump a remporté l’élection c’est qu’il a «parlé à la nation américaine» alors que Kamala Harris