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Libération
Le billet de Thomas Legrand

Le RN à la panthéonisation des Manouchian : l’«arc républicain», une notion piégeuse et dévoyée

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Employé à tort et à travers par le camp macroniste, ce concept flou contribue davantage à troubler le champ politique qu’à clarifier le domaine de l’acceptable.
Le président Emmanuel Macron et la patronne du groupe Rassemblement national à l'Assemblée, Marine Le Pen, à Paris, en 2022. (Ludovic Marin/AFP)
publié le 19 février 2024 à 15h48

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Faut-il en finir avec cette histoire d’«arc républicain» ? Emmanuel Macron a utilisé une nouvelle fois ce vocable dans son entretien à l’Humanité ce lundi 19 février : «J’estime que, par leurs positions, certaines personnalités de La France insoumise combattent les valeurs de la République. Même si je ne pose pas d’équivalence entre les deux extrêmes. Je n’ai jamais considéré que le RN ou Reconquête s’inscrivaient dans l’“arc républicain”.»

La notion d’«arc républicain» était pertinente quand il s’agissait d’appeler la gauche à voter pour Jacques Chirac en 2002 puis pour Emmanuel Macron en 2017 et 2022. Il s’agissait d’éviter à la France d’avoir un puis une présidente héritière de cette droite «légitimiste» qui, depuis plus de deux cents ans, au fond, n’accepte pas les valeurs issues de la philosophie des Lumières. Mais la République étant le cadre dans lequel tous ceux qui expriment une tendance politique acceptent la compétition p