«T’égorger», «te décapiter», «te rafaler»… Faut-il – encore – porter plainte quand on reçoit un énième courrier de menace ou d’insulte ? C’est pour épauler les députés éreintés face aux 800 signalements recensés depuis novembre que l’Assemblée nationale a adopté une nouvelle stratégie. Le mot d’ordre est désormais le dépôt de plainte systématique et les parlementaires sont accompagnés dans leurs démarches par une administratrice référente. «L’Assemblée nationale poursuivra chaque auteur identifié de faits contre un député, en se constituant partie civile chaque fois», écrit Richard Ferrand dans un courrier adressé mercredi aux 577 députés. Mardi soir, le président de l’Assemblée a rencontré Eric Dupond-Moretti et Gérald Darmanin, qui avaient déjà, ces derniers mois, adressé des instructions et des circulaires aux préfets et aux parquets pour réclamer vigilance et sévérité. Les ministres de l’Intérieur et de la Justice ont validé sa proposition de créer une «cellule bicamérale» associant les services du Parlement et les forces de sécurité pour «assurer un suivi exact et régulier des faits et des plaintes». L’idée d’un recensement spécifique de ces atteintes a été entérinée. Selon la Place Beauvau, 162 parlementaires et 605 maires ou adjoints ont été victimes «d’atteintes volontaires à l’intégrité physique» dans les onze premiers mois de 2021, en hausse de 47 % en un an. Darmanin a annoncé mercredi que 15 personnes ont été interpellées lors d
Députés
L’Assemblée nationale fait bloc derrière les élus menacés
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Richard Ferrand et les présidents de groupes à l'Assemblée, mardi. (Xosé Bouzas /Hans Lucas)
publié le 12 janvier 2022 à 21h01
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