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Rattrapage

Comment l’Assemblée a-t-elle pu voter puis annuler une surcote des retraites?

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Une coalition des oppositions a pris le dessus sur la majorité, qui a finalement rétabli l’état antérieur du texte dans la nuit de mardi à mercredi.
Lors du rassemblement du 1er mai à Nantes. (Sébastien Salom-Gomis/AFP)
par Nina Jackowski et Timothée Barnaud
publié le 26 juillet 2022 à 21h09

La joie des oppositions n’a pas duré. En quelques heures, dans la nuit de mardi à mercredi, un amendement portant survalorisation des retraites a été adopté puis annulé par un nouveau vote, alors que l’Assemblée achevait l’examen du projet de loi de finances rectificatives. Le gouvernement s’était opposé à cette mesure, qui prévoyait une hausse des pensions de 5,5 % sur l’année, plutôt que de 5,1 % comme prévu, pour un coût de 500 millions d’euros. Le geste n’était «pas juste dans son financement», a dénoncé le ministre de l’Economie Bruno Le Maire : les fonds nécessaires devaient, faute de mieux, être prélevés sur les pensions militaires.

La mesure était défendue par le député centriste Charles de Courson (groupe Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires, LIOT). Elle devait compenser les effets de l’inflation sur le pouvoir d’achat des retraités. Celle-ci est évaluée à 5,5 % sur l’année ; de son côté, le niveau des retraites a augmenté de 1,1 % en janvier, et l’exécutif envisageait, dans ce projet de loi, une hausse supplémentaire de 4 points, soit 5,1 % sur l’année. La mesure a d’abord été adoptée par 186 voix contre 181, avec le soutien d’un fort contingent du Rassemblement national, de la Nupes, des LIOT, et l’appoint modeste mais décisif de neuf députés Les Républicains. «Il y a des votes sur lesquels on sera battus quoi qu’il arrive : ce sont les alliances RN-LR-Nupes. Mais pour les LR, c’est difficile à assumer», pointe un conseiller ministériel.

«Rattraper le tir»

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