Menu
Libération
Chez Pol

Laurence Garnier pressentie au ministère de la Famille du gouvernement Barnier ? Une victoire pour la Manif pour tous

LGBT +dossier
Le nom de la sénatrice Les Républicains de Loire-Atlantique a été proposé par Michel Barnier à Emmanuel Macron pour intégrer le gouvernement. La gauche, des associations mais aussi des députés macronistes alertent sur le profil réac de l’élue.
La sénatrice de Loire-Atlantique Laurence Garnier, à Andard (Maine-et-Loire), le 9 novembre 2015. (Jean-François Monier/AFP)
publié le 20 septembre 2024 à 10h40

Laurence Garnier a un nom pressenti pour faire la fête. Rangez donc ces platines, on ne parlera pas de fête au sens où on l’entend généralement, à savoir avec du gros son et de la grosse ambiance. Non, on parle de faire la fête aux acquis sociaux, notamment en matière de droit LGBT+. La sénatrice Les Républicains de Loire-Atlantique est pressentie pour être nommée ministre de la Famille. Cela peut faire frémir car, pour Garnier, une famille est sans doute avant tout un papa et une maman, comme le scandait la Manif pour tous, à laquelle elle a participé en 2013, pour s’opposer au mariage pour tous. Garnier était donc contre l’ouverture du mariage aux personnes de même sexe. Elle a également voté en 2021 contre la pénalisation des thérapies de conversion – ces pratiques destinées à «traiter» des personnes homosexuelles ou transgenres pour les faire renoncer à leur orientation sexuelle ou à leur identité de genre. Elle s’est également prononcée en défaveur de la constitutionnalisation de l’interruption volontaire de grossesse en début d’année. Bref, une personne tout à fait adaptée à s’occuper des familles dans toutes leurs diversités même si, ce vendredi 20 septembre, plusieurs médias, dont France Télévisions, annoncent que Macron lui-même aurait mis son veto à une telle nomination.

«Message plus que désastreux à l’ensemble des personnes LGBT»

Depuis que le nom de Garnier circule, de nombreuses voix se font entendre contre une éventuelle nomination. A gauche surtout, à l’image du sénateur de communiste de Paris Ian Brossat : «From Thomas Joly to Manif Pour Tous very quickly…» a-t-il posté sur X (anciennement Twitter). Mais il n’y a pas que la gauche qui s’inquiète. «Certaines rumeurs de nomination au gouvernement inquiètent particulièrement concernant la défense des droits des femmes et des personnes LGBTQ +, a ainsi réagi sur X le député EPR du Val de Marne Guillaume Gouffier Valente. Ces combats ne seront jamais négociables. Plus que jamais nous serons mobilisés au Parlement pour les défendre et les renforcer.» La macronie ni de droite ni de gauche qui découvre ce qui se cache derrière la droite Trocadéro… D’autant que Garnier n’est pas un cas isolé. Bruno Retailleau, Annie Genevard et Patrick Hetzel, également annoncé au gouvernement, sont connus pour leurs positions anti-LGBT…

Du côté des assos aussi, on s’émeut. GayLib a publié un communiqué hier soir dans lequel «le mouvement associé au Parti radical regroupant les personnes LGBTI libérales, de droite et de centre droit, exprime ses inquiétudes» quant à cette possible nomination. «Nous demandons des garanties claires du président de la République et du Premier ministre sur la protection des droits des familles LGBTI. Le parcours de Madame Garnier soulève de réelles préoccupations quant à sa capacité à porter un projet inclusif, respectueux des libertés et de l’égalité des droits», ajoute sa présidente, Catherine Michaud. Même inquiétude du côté de l’Association des familles homoparentales (ADFH), qui souligne que Garnier est pressentie pour prendre la tête du ministère de «la Famille» et non plus «des Familles». Refaisant le CV de la sénatrice, l’ADFH estime qu’une telle nomination «enverrait un message plus que désastreux aux victimes, aux familles homoparentales et à l’ensemble des personnes LGBT+» alors que les violences contre ces dernières ont fortement augmenté (+ 13 % en 2023).