Edouard Philippe fait les présentations : «Lui ? Il s’appelle Laurent Cibien. C’est un gauchiste tendance écolo. On était à l’école ensemble.» Au printemps 2014, devant ses militants, le futur maire du Havre plaisante sur ce cinéaste qui s’est mis en tête de raconter son «pote de droite». «Vous pouvez parler librement. Il a accès à tout. Mais quand je lui demande d’arrêter, il arrête.» C’est leur deal.
Après Le Havre, premier épisode tourné pendant les municipales, le deuxième, Primaire, racontait la bataille de 2016 pour Alain Juppé. Voici le troisième, Aux manettes, sur les trente-sept mois d’Edouard Philippe à Matignon. Présenté dimanche à Biarritz au festival de documentaires Fipadoc, il sera diffusé sur France 5, après les régionales. Cibien a consacré près de trois cents jours de tournage à son «pote». Une centaine pour le seul épisode «Matignon». Au final, le portrait bienveillant, sincère, parfois poétique, d’un homme de droite au sommet de l’Etat. Leur pacte s’est noué en 2003, à l’occasion de leurs retrouvailles. Le premier, énarque trentenaire, vient d’être nommé directeur général de l’UMP par son mentor, Alain Juppé. Le second, journaliste bourlingueur, a déjà tourné partout dans le monde. Son enquête sur la traque des génocidaires hutus au Rwanda a été sélectionnée pour le prix Albert-Londres.
«C’est bien moi»
Ils ont fait connaissance en 1988, dans une hypokhâgne du lycée Janson de Sailly, à Paris. Ils font partie des élèves venus