Menu
Libération
Enquête

Laurent Wauquiez et la culture : en Auvergne-Rhône-Alpes, c’est la bourse ou l’avis

Article réservé aux abonnés
Sous prétexte de décentraliser le secteur et de faire des économies, le président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes coupe les subventions de ceux qui le critiquent trop ou lui déplaisent. Et n’hésite pas, à l’inverse, à arroser généreusement son fief du Puy-en-Velay ou certains projets patrimoniaux.
Laurent Wauquiez et la vice-présidente déléguée à la culture, Sophie Rotkopf, le 16 janvier à Lyon. (Joël Philippon/Le Progrès.MAXPPP)
par Maïté Darnault, correspondante à Lyon et Ève Beauvallet
publié le 2 juillet 2023 à 18h14

Il le répète à longueur de discours. Laurent Wauquiez, le très droitier président d’Auvergne-Rhône-Alpes, se dit préoccupé par l’excès de centralisme. La culture n’échappe pas à cette rhétorique des «territoires oubliés de la République», que reprend en chœur la vice-présidente de son exécutif régional, Sophie Rotkopf, déléguée à la culture et au patrimoine. «Il y a des déserts culturels et on a décidé de s’y attaquer», résume-t-elle à Libération. Ce diagnostic et cette ambition, Wauquiez et ses lieutenants ne sont pas les seuls à les partager : cela fait plus de quinze ans qu’une majorité d’acteurs s’en inquiètent, davantage encore depuis le mouvement des gilets jaunes et la crise sanitaire. «C’est une évidence que, malgré nos efforts, nous sommes dans un système qui produit à 80 % pour les centres urbains, abonde Laurent Bayle, à la présidence des Biennales (danse et art contemporain) de Lyon. On a procédé à une première vague de décentralisation et il y a la nécessité d’établir un second élan.»

C’est déjà dans l’ADN de la Biennale de la danse, locomotive internationale, de faire rayonner depuis Lyon ses spectacles, ateliers, projets participatifs sur une trentaine de communes. C’est déjà le cœur d’activité du festival du court-métrage de Clermont-Ferrand de se déployer à l’année dans les petites salles du pourtour clermontois, les écoles de villages, les lycées agricoles. C’est déjà le travail quotidien du Dôme Théâtre d’Albertville de pr