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Raccords avec Wauquiez, les députés LR s’opposent à la nomination de Richard Ferrand au Conseil constitutionnel

Le candidat à la présidence de LR se sert du candidat d’Emmanuel Macron à la Rue de Montpensier pour revendiquer son indépendance vis-à-vis de l’exécutif. Minant sérieusement les chances de l’ex-Président de l’Assemblée.
Laurent Wauquiez à la sortie de l'Elysée, le 10 décembre 2024. (Daniel Perron/Hans Lucas. AFP)
publié le 18 février 2025 à 9h26
(mis à jour le 18 février 2025 à 14h04)

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Ça se complique inexorablement pour Richard Ferrand. Le grognard d’Emmanuel Macron saura mercredi 19 février à la mi-journée si les parlementaires confirment ou non sa nomination à la présidence du Conseil constitutionnel. Vu l’opposition catégorique de la gauche et du RN, face au soutien de la seule macronie (et encore, pas unanime), c’est LR qui fera basculer le vote, et c’est mal parti. Les députés du groupe à l’Assemblée nationale (Droite républicaine) membres de la commission des lois vont en effet se prononcer contre la nomination du macroniste à la présidence du Conseil constitutionnel, ont fait savoir ce mardi plusieurs sources au groupe contactées par l’AFP à l’issue d’une réunion. Les sénateurs LR doivent quant à eux se prononcer ce mardi après-midi.

Au Sénat comme à l’Assemblée nationale, les élus de droite n’étaient de toute façon vraiment pas chauds pour le valider. Et ce n’est pas Laurent Wauquiez qui va les convaincre de se faire violence au nom de la solidarité du «socle commun». Alors que les deux groupes parlementaires doivent arrêter leur position en réunion ce mardi matin, le chef des députés LR a prévenu mardi 18 février sur France 2 : «Moi, personnellement, je suis contre.» Et Wauquiez de torpiller Ferrand : «C’est pas un bon choix et c’est pas la bonne personne. Il n’a pas d’expertise juridique […], il vient de la gauche et ç’a été un des principaux représentants de la macronie.»

L’ex-président de l’Assemblée nationale ferait-il les frais de la campagne pour la présidence de LR ? Wauquiez se sert en tout cas du sujet pour enfoncer Bruno Retailleau : il rappelle que le ministre de l’Intérieur, également en lice pour prendre la tête du parti de droite, a indiqué qu’«en raison de la séparation des pouvoirs, il ne peut pas s’exprimer sur le sujet», revendiquant a contrario de ne pas «être prisonnier de la solidarité gouvernementale» et d’avoir «une parole complètement libre et indépendante par rapport à Macron et François Bayrou». Au même moment sur TF1, Retailleau refusait en effet à nouveau de se positionner sur le cas Ferrand. Mis à jour à 13 h 49 avec le vote des députés LR contre Richard Ferrand.