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Libération
Le billet de Thomas Legrand

Laurent Wauquiez, un Orbán au petit pied

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Avec sa charge démagogique contre le Conseil constitutionnel, le potentiel candidat présidentiel de LR poursuit sa dérive illibérale, à l’image de son parti en roue libre.
Laurent Wauquiez à Lyon, le 19 octobre 2023. (Jeff Pachoud/AFP)
publié le 26 janvier 2024 à 10h45

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Le Conseil constitutionnel n’est pas un temple sacré, et ses neuf membres ne sont pas des divinités. On peut les critiquer sans être des ennemis de la République, et le droit, même constitutionnel, n’est pas les dix commandements. C’est une matière interprétable et même modifiable, dans certaines limites.

Seulement quand on est élu de la Nation et, qu’en plus, on est sur la liste officieuse des prétendants à la présidence de la République, c’est-à-dire au poste de garant des institutions, on ne déconne pas avec la Loi fondamentale. Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, principal présidentiable LR, vient de commenter la dernière décision du Conseil constitutionnel, à la façon d’un vulgaire opposant extrémiste qui n’aurait que faire de nos institutions.

En parlant de «coup d’Etat de droit» pour critiquer la censure d’une bonne partie de la loi sur l’immigration, largement inspirée par la droite, Laurent Wauquiez suggère que les membres du Conseil ont triché et violé la Constitution. Or, en l’occurrence, la décision des neuf sages est purement technique et logique.