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La France avait deux avantages reconnus par tous les créanciers du monde. Première qualité essentielle pour rassurer un prêteur institutionnel, un organisme financier, un fonds de pension : la France dispose d’un appareil d’Etat centralisé, efficace, composé de hauts fonctionnaires compétents, sachant recouvrer l’impôt et tenir des comptabilités publiques claires. Deuxième qualité avantageuse aux yeux des marchés, peu enclins à financer l’aventure : la France, avec ses institutions solides et son exécutif aux mains relativement libres, peu susceptible d’être renversée en dehors des dates prévues, possède une vie politique stable et lisible. La centralisation et un exécutif fort, ce sont généralement des caractéristiques décriées par les partisans d’une démocratie plus fluide, moins verticale (cette chronique est d’ailleurs souvent sur cette position). Ceux-ci prennent généralement l’exemple de l’Allemagne décentralisée et pétrie de vertueuse culture du compromis. Mais justement, s’il y a un moment ou notre démocratie un brin autoritaire a un avantage, c’est quand elle doit emprunter. Et pour la France, emprunter, c’est un peu l’histoire