Un coup de semonce à deux jours de la présentation officielle. Le budget de la Justice, qui sera dévoilé jeudi par Michel Barnier en Conseil des ministres, «ne sera pas satisfaisant», a estimé son ministre de la Justice Didier Migaud, ce mardi 8 octobre au soir devant la commission des Lois de l’Assemblée nationale.
«Nous avons un problème d’exécution du budget 2024 et nous avons un problème aussi sur le budget 2025 à partir du moment où la lettre plafond qui a été adressée et qui va être reprise, au moins dans un premier temps, par le gouvernement actuel et qui vous sera présenté, représente - 487 millions pour le budget de la justice pour 2025», a précisé le garde des Sceaux.
Embauches prévues
«Je pense que le Premier ministre est tout à fait conscient de la priorité qu’il faut conserver au régalien et je pense que ses arbitrages iront tout à fait dans ce sens», a cependant ajouté Didier Migaud en réponse aux questions des députés. «Je ne peux pas vous en dire plus», a poursuivi le ministre de la Justice, affirmant tout de même être «mobilisé» pour que «les engagements principaux soient tenus, notamment au niveau des effectifs» de magistrats ou encore de greffiers.
En déplacement à Dijon vendredi, Didier Migaud avait promis de «faire en sorte que la justice soit toujours considérée comme une priorité», malgré des finances publiques «plus dégradées que prévu». «La justice a souvent été considérée comme un parent pauvre. Une correction a été faite. Il est important de prolonger l’effort», avait-il poursuivi.
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Dans son discours de passation de pouvoirs à Didier Migaud le 23 septembre, Eric Dupond-Moretti avait souligné qu’il était «indispensable» que la loi sacralisant le budget de la justice soit «respectée», notamment pour permettre l’embauche prévue de 1 500 magistrats supplémentaires, 1 800 greffiers, plus de 1 100 contractuels et la poursuite du plan de construction de 18 000 places de prison supplémentaires.
Des éléments de réponse seront apportés jeudi par Michel Barnier, le chef du gouvernement devant présenter en Conseil des ministres le budget de l’Etat pour 2025. Le locataire de l’Elysée a souhaité une réduction du déficit public à 5 % l’an prochain, avant de passer sous le seuil maximal européen de 3 % à l’horizon 2029, deux ans plus tard que ce qui était promis par le précédent gouvernement.