Le casting a de l’allure : Didier Migaud, l’un des députés les plus respectés parmi les opposants au sarkozysme ; Charles de Courson, un autre as des finances publiques, vétéran centriste du Palais-Bourbon… Mais cet après-midi de septembre 2008, c’est Bernard Tapie qui prend la lumière. L’homme d’affaires est auditionné à l’Assemblée au sujet d’un vieux dossier : l’affaire Adidas-Crédit lyonnais, à l’issue de laquelle un tribunal arbitral lui a accordé une indemnité de 403 millions d’euros. Aux manettes de cette commission, l’opposition socialiste, et François Bayrou. Persuadé que Tapie a bénéficié des «protections au plus haut niveau», dont celle du chef de l’Etat Nicolas Sarkozy, le député MoDem le cuisine sans ménagement. Et, face à ses protestations, le recadre : «Nous sommes là parce qu’on vient de vous attribuer 400 millions d’euros d’argent public. Et que ceci, c’est la moindre des choses pour des députés chargés de défendre le contribuable, posent des questions.»
14 mai 2025. Devenu Premier ministre, Bayrou est de l’autre côté de la scène. Il est auditionné par une commission d’enquête parlementaire