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Justice

Levée des gardes à vue du couple Estrosi et de Delphine Ernotte dans une enquête sur l’organisation d’événements à Nice

Une dizaine de personnes au total ont été convoquées lundi 30 juin dans le cadre d’enquêtes sur l’organisation à Nice en 2023 du concours de chant Eurovision Junior et du Nice Climate Summit. Tous en sont sortis mardi 1er juillet sans poursuites.

Christian Estrosi à Nice, le 24 avril 2022. (Laurent Carré/Libération)
Publié le 30/06/2025 à 17h27, mis à jour le 01/07/2025 à 11h19

La présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte, le maire Horizons de Nice Christian Estrosi et son épouse, Laura Tenoudji-Estrosi, ont été placés avec une dizaine de personnes lundi 30 juin en garde à vue à Marseille dans le cadre d’une enquête sur l’organisation d’événements à Nice. Ce mardi 1er juillet, toutes les gardes à vue ont été levées sans poursuites, a précisé le parquet de Marseille.

Outre le maire Horizons de Nice et son épouse et Delphine Ernotte-Cunci, le président de La Tribune Jean-Christophe Tortora, également directeur général de CMA Média, avait aussi été convoqué lundi par les gendarmes. Les avocats des mis en cause ont désormais un délai de deux mois «pour présenter des observations», à l’issue desquelles «le procureur de la République (de Marseille) décidera des suites à donner», ajoute le parquet.

Au cœur des investigations : l’organisation à Nice en 2023 du concours de chant Eurovision Junior, organisé et retransmis par France Télévisions, et d’un autre événement, le Nice Climate Summit, organisé en 2023 par le média économique La Tribune, une information révélée par Mediapart.

Les enquêtes étaient notamment ouvertes pour «détournement de fonds publics», «prise illégale d’intérêts» ou encore «faux en écriture publique», selon une source proche du dossier et Mediapart. Le site d’information assurait qu’elles «vis[aient] directement» les époux Estrosi, «lesquels contestent avoir commis toute infraction». Une première enquête avait été ouverte après un signalement d’élus écologistes niçois concernant le colloque sur l’environnement.

Ancienne chroniqueuse à Télématin sur France 2 et épouse de Christian Estrosi depuis 2016, Laura Tenoudji-Estrosi devait animer deux tables rondes lors du Nice Climate Summit, subventionné par la ville et la métropole et co-organisé par la Tribune. Face à la polémique, elle y avait renoncé, la ville et la métropole assurant dans un communiqué qu’elle devait intervenir au colloque «à titre bénévole» et collaborait avec le média économique.

« Généreuse »

Concernant l’Eurovision Junior, l’enquête portait notamment, selon Mediapart, sur «le choix de confier à Laura Tenoudji la co-animation de la cérémonie d’ouverture de l’événement, alors même que la municipalité dirigée par son mari s’était montrée très généreuse pour l’accueillir, avec une prise en charge à hauteur de 605 000 euros».

Le parquet de Marseille avait répondu qu’il «n’entend[ait] pas communiquer à ce stade de la procédure». France Télévisions avait confirmé vendredi dans un communiqué «la convocation de sa présidente», Delphine Ernotte-Cunci, «ainsi que de salariés du groupe et d’une filiale pour être entendus dans le cadre d’une enquête judiciaire portant sur l’organisation d’événements dans la ville de Nice». Le groupe de télévision publique «collaborera pleinement à cette enquête [et] entend réserver ses explications aux autorités judiciaires», avait ajouté France TV.

Mise à jour mardi 1er juillet à 11 h 10 avec la levée des gardes à vue