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Tensions

Le député LREM de Saint-Pierre-et-Miquelon va porter plainte après son agression par des opposants au pass sanitaire

La pandémie de Covid-19 en Francedossier
Stéphane Claireaux (LREM) a été la cible de projectiles – des algues puis des pierres – devant son domicile. Le gouvernement a décidé de faire protéger l’élu, qui va porter plainte, et a fermement condamné ces violences.
«En s’en prenant directement à un élu de la République, à son domicile et devant sa propre famille, ces manifestants ont franchi la ligne rouge», estime la ministre de la Mer, Annick Girardin, après l'agression de son suppléant Stéphane Claireaux. (Christophe Morin/IP3)
publié le 10 janvier 2022 à 8h19
(mis à jour le 10 janvier 2022 à 12h10)

Le président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand réunira mardi soir les ministres de l’Intérieur et de la Justice, Gérald Darmanin et Eric Dupond-Moretti, pour faire un point sur les violences contre les députés sur fond de recrudescence de ces actes. L’annonce de cette réunion date de fin décembre mais l’agenda semble s’accélérer en raison de l’agression du député LREM de Saint-Pierre-et-Miquelon pris pour cible devant son domicile en marge d’une manifestation contre le pass vaccinal.

La ministre de la Mer, Annick Girardin, a dénoncé dimanche soir une «attaque» contre son suppléant, Stéphane Claireaux, survenue devant le domicile de ce dernier à Saint-Pierre-et-Miquelon, où l’élu a reçu de nombreux projectiles au visage suivis par des jets de pierre.

Le ministre des Outre-Mer, Sébastien Lecornu, a de son côté annoncé que le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et lui-même avaient «chargé le préfet de Saint-Pierre-et-Miquelon d’assurer la protection du député».

Dans son communiqué, le ministère de la Mer a décrit ainsi l’agression : «En marge d’une manifestation citoyenne contre le pass sanitaire, plusieurs dizaines de manifestants se sont rendus devant le domicile du député Stéphane Claireaux. Dans un esprit de dialogue, celui-ci s’est rendu sur son perron où il a reçu de nombreux projectiles violemment projetés au visage suivis par des jets de pierres».

Stéphane Claireaux a annoncé lundi son intention de porter plainte. L’attaque dont il a été la cible «ressemblait à une lapidation», a-t-il raconté sur France Info. «Je vais porter plainte, c’est une évidence. Certains peuvent penser qu’on ne prend pas les bonnes décisions. On reçoit tous des menaces de mort par mail, à un moment donné, il faut que ça s’arrête», a déclaré Stéphane Claireaux.

Le député a raconté qu’il attendait les manifestants, qui devaient passer «devant (son) domicile», «afin de pouvoir discuter avec eux». «Il y avait une voiture qui était chargée d’algues, de goémon (ensemble d’algues), et les gens ont commencé à m’en lancer à la figure. Cela ressemblait à une lapidation. Ma femme est venue me rejoindre sur le perron de la maison. J’ai évité à 5 centimètres près un galet qui nous est passé près de la figure», a-t-il poursuivi.

«En s’en prenant directement à un élu de la République, à son domicile et devant sa propre famille, ces manifestants ont franchi la ligne rouge», a commenté la ministre. «J’apporte tout mon soutien à Stéphane Claireaux, mon suppléant, qui est agressé à son domicile parce qu’il défend le passe sanitaire dans un territoire où 90 % des habitants sont vaccinés», a-t-elle assuré.

Dans un tweet, M. Lecornu a de son côté déclaré son «total soutien au député», qu’il a décrit comme «un élu de la République lynché devant son domicile familial». «Aucun débat ne saurait justifier ce déchaînement», a-t-il écrit.

Le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, a déclaré avoir appelé Stéphane Claireaux : «Je l’ai assuré de mon soutien personnel et de la solidarité de l’Assemblée nationale face à l’intolérable agression qu’il a subie à son domicile alors qu’il proposait le dialogue», a-t-il écrit sur son compte Twitter.

Les agressions et les menaces de mort se sont multipliées ces dernières semaines, principalement à l’encontre de députés de la majorité qui a approuvé cette semaine, en première lecture, le projet de loi transformant le pass sanitaire en pass vaccinal. Plusieurs d’entre eux ont publié sur les réseaux sociaux les menaces de mort qu’ils ont reçues et annoncé leur intention de porter plainte.

Mis à jour à 12h avec l’annonce d’une réunion ministérielle sur la violence contre les élus.