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Si Chez Pol n’a pas vocation à être la revue des différents apéros du pouvoir, il faut bien vous parler ce lundi 30 au matin, de ceux de Matignon. Plusieurs articles font état depuis des semaines de la méthode de travail de Bayrou, méthode qui ne se caractérise pas par une forte propension à l’effort. Mieux : le Premier ministre serait adepte des apéros et dîners avec ses proches où l’on refait le monde mais où on n’attaque pas trop les dossiers en cours. «L’agenda du Premier ministre est moins fourni que sa table, écrit ainsi l’Opinion. Des participants aux réunions de Matignon ont pu jeter un œil sur son programme : les feuillets sont souvent vides.»

Invité du Grand Jury hier, le chef du gouvernement s’est défendu d’être un tel fainéant. Le sujet l’énerve, Bayrou commençant par s’en prendre au journaliste qui lui pose la question : «J’aime les conversations franches, d’homme à homme, a-t-il débuté. Je viens d’un pays, dans les Pyrénées, dans lequel on se parle franchement. Est-ce qu’une seule fois, vous m’avez dit : “Est-ce que vous avez des apéros ?” Je n’ai jamais d’apéros.» Bon eh bien ce n’est pas chez Bayrou qu’on ira passer l’été du coup.

Et le même de poursuivre : «Est-ce que j’ai des dîners politiques tous les soirs qui traînent en longueur ? Je n’ai jamais de dîners politiques. Vous vous faites sciemment l’expression d’accusations destinées à nuire. […] Je vis frugalement.» On notera que le problème n’est pas tant que le Premier ministre ait des apéros ou des dîners mais qu’il ne fiche rien au cours de ces agapes. L’énervement avec lequel Bayrou a répondu à la question et la remise en cause, pendant plusieurs minutes, du journaliste qui l’a posée, témoigne en tout cas d’une chose : le sujet est sensible.