Extrait de Chez Pol, notre newsletter politique réservée à nos abonnés : découvrez-la gratuitement.
Patrick Mignola, saboteur des week-ends printaniers des députés ? Ceux-ci ont déjà siégé samedi 17 mai pour le débat sur la proposition de loi créant «une aide à mourir» et pourraient être réquisitionnés ce week-end pour finir le texte. Il était aussi envisagé d’ouvrir l’Assemblée, après le jeudi de l’Ascension, le vendredi 30 mai et le week-end suivant pour terminer l’examen de l’inflammable proposition de loi du sénateur LR Laurent Duplomb, censée «lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteurs» et dézinguer une série de normes environnementales. Programme chargé.
Le ministre des Relations avec le Parlement – qui avait tenté en vain de faire bosser les députés le vendredi 2 mai – s’est laissé attendrir. A moins que la perspective d’un hémicycle peu garni ou de votes perdus faute de mobilisation sur ce texte scruté comme le lait sur le feu par la FNSEA ait incité le gouvernement à changer ses plans.
Mardi 27 mai, lors de la conférence hebdomadaire des présidents qui fixe le planning, le ministre devrait proposer à Yaël Braun-Pivet et aux chefs de groupes de mettre l’examen sur pause le mercredi soir pour enjamber l’Ascension et reprendre la discussion les 13 et 14 juin. Le gouvernement devrait aussi appeler en priorité les articles les plus explosifs, comme celui sur la réintroduction à titre dérogatoire de l’acétamipride, pesticide nocif pour les pollinisateurs. De quoi éviter que les débats s’enlisent ? Rien n’est moins sûr : quelque 3526 amendements ont été déposés, dont 1540 par les écologistes. Autant prendre un dernier pont avant le tunnel.