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Après les socialistes qui ont fait parvenir dès mardi 7 janvier au gouvernement leurs 37 demandes concernant les textes budgétaires laissés en plan avec la chute du gouvernement Barnier, comme l’a révélé Libé, c’est au tour des écologistes de rédiger une lettre récapitulant leurs exigences. Celle-ci a été envoyée jeudi, au lendemain des rencontres entre les représentants du parti et les différents ministres.
Elle insiste sur trois points.
1) La suspension de la réforme des retraites, «condition préalable, nécessaire mais non suffisante», nous indique Eva Sas, députée Les Ecologistes spécialiste des finances.
2) Le rétablissement du budget de l’écologie avec une hausse des crédits de 7 milliards d’euros : «C’est ce qui permettrait à la France de tenir ses engagements. Ce budget a été sacrifié par le gouvernement Barnier, qui l’a utilisé comme une variable d’ajustement», ajoute l’élue parisienne.
3) La justice fiscale avec notamment l’imposition des plus riches sur le modèle de la proposition de loi que la députée, avec Clémentine Autain et le reste de leur groupe, viennent de déposer mardi : un impôt plancher de 2 % sur le patrimoine des ultrariches (possédant plus de 100 millions d’euros). Une sorte de taxe Zucman qui rapporterait au moins 15 milliards d’euros, dont le principe avait été approuvé par une majorité de députés lors de l’examen du Budget à l’Assemblée.
Cette idée gagne du terrain. Eric Lombard et Amélie de Montchalin ont évoqué dans leurs entretiens avec les groupes de gauche l’éventualité de créer un mécanisme anti-abus qui prendrait en compte le patrimoine, avec un rendement bien moindre, de 2 milliards, qui remplacerait la contribution différentielle sur les hauts revenus prévue dans le texte Barnier. Une mesure pas encore arbitrée que Bercy refuse de commenter. Sas attend de voir : «Je suis prudente car parmi tous les ballons d’essai, peu vont au bout.»