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Explication de texte
Après avoir décidé du retrait de la Légion d’honneur de Nicolas Sarkozy, consécutif à sa condamnation dans l’affaire des écoutes, le grand chancelier François Lecointre était sous le feu des critiques de la droite. Cette dernière n’a pas supporté que le dernier chef de l’Etat, issu de ses rangs, subisse le même sort que Philippe Pétain. Est-ce pour cette raison, ou parce qu’il l’a fait contre l’avis de l’Elysée, que le général a tenu à sortir du silence ?
Toujours est-il que c’est à un lectorat particulièrement marqué à droite qu’il a choisi de s’adresser dans une tribune au FigaroVox. Et non seulement Lecointre ne regrette rien, mais il balaie la défense de Sarkozy par LR et le RN, parfois totalement bidon et uniquement sous l’angle du «respect» qui serait dû au condamné : «Je n’ai trouvé aucun argument juridique qui puisse me convaincre d’accorder au président Sarkozy une immunité qui tiendrait à sa qualité d’ancien grand maître de l’ordre.» Et d’ajouter : «Pas plus que le souhait exprimé publiquement par [Emmanuel Macron] de ne pas voir sanctionné son prédécesseur ne m’a persuadé de ne pas déférer aux devoirs de ma charge et de ne pas mettre en œuvre la règle dont je suis le garant.» Le message est passé.
Jeune et ambitieux, parfois vicieux
Le malheur des uns fait le bonheur de l’autre. Gabriel Attal ne dira pas le contraire, lui le plus jeune Premier ministre de la Vᵉ République, balayé par la dissolution puis remplacé par Michel Barnier – pas très longtemps – lui-même remplacé par François Bayrou – pour encore, peut-être, pas très longtemps. Et les difficultés rencontrées par ses successeurs séniors redonnent des couleurs au patron de Renaissance, qui n’a pas renoncé à 2027. «Vu le résultat des deux Premiers ministres âgés, ça relance les jeunes, merci à eux», a balancé Attal, selon des propos rapportés par Challenges. Une petite revanche aussi pour celui qui avait été méchamment mouché et chambré par Barnier lors de la passation de pouvoir.
Vent du boulet
Marine Le Pen se serait-elle faite à l’idée de rester sur la touche en 2027 ? Elle a en tout cas évoqué publiquement ce cas de figure au cours d’un entretien paru hier dans l’hebdo d’extrême droite Valeurs Actuelles. «J’ai intégré l’hypothèse que je ne puisse pas me présenter. Jordan Bardella a intégré la possibilité qu’il doive reprendre le flambeau. Je lui ai moi-même demandé de réfléchir et de se préparer à cette éventualité», explique-t-elle. Tout en assurant pour la première fois qu’une présidentielle sans elle serait «bien évidemment illégitime». Sympa pour le plan B. On imagine qu’en cas de victoire de Bardella à la présidence, peu de frontistes le trouveront illégitime. Le boss du RN n’a quant à lui pas attendu l’aval de sa mentor pour se positionner, appelant le 16 juin sur RTL à une présidentielle anticipée.