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Assemblée nationale

Retraites : les socialistes ont déposé leur motion de censure contre le gouvernement Bayrou

Les députés du PS reprochent au Premier ministre de ne pas avoir respecté sa parole, alors qu’il s’était engagé à donner le «dernier mot» au Parlement sur la question des retraites.
Les députés français du Parti socialiste Boris Vallaud, Olivier Faure et Fatiha Keloua-Hachi à l'Assemblée nationale à Paris, le 17 juin 2025. (Alain Jocard/AFP)
publié le 26 juin 2025 à 12h58

Le groupe PS à l’Assemblée a déposé jeudi sa motion de censure contre François Bayrou, reprochant au Premier ministre d’avoir refusé de déposer un projet de loi sur les retraites permettant au Parlement de «débattre de tout», y compris du retour à un âge de départ fixé à 62 ans. Le président du groupe PS, Boris Vallaud, avait annoncé le dépôt de cette motion mardi, lors des Questions au gouvernement, en réponse aux propos du Premier ministre.

La motion, signée par les 66 députés du groupe, et que devraient voter les autres groupes de feu le Nouveau Front populaire, n’a guère de chance d’être adoptée, le RN ayant renvoyé une éventuelle censure à l’automne, «au moment du budget». Au sein de la gauche, le dépôt de ce texte a fait débat. Sur France 2, mercredi 25 juin, le coordinateur de la France insoumise Manuel Bompard a jugé «ridicule» la démarche alors qu’un texte commun avait été dans un premier temps envisagé. Pour autant, il affirmait que son groupe votera «l’ensemble des motions de censure déposées par la gauche».

«Sans totem ni tabou»

Le PS reproche à François Bayrou de ne pas avoir tenu parole au sujet des retraites, estimant qu’il s’était engagé à donner «le dernier mot» au Parlement et à lui permettre de «débattre de tout, et en particulier de la mesure d’âge, c’est-à-dire la retraite à 62 ans», à l’issue du «conclave» des partenaires sociaux installé en février pour réfléchir de nouveau à la question.

Il s’appuie sur un courrier de François Bayrou aux parlementaires socialistes en janvier 2025, lorsqu’il cherchait un accord politique pour faire passer le budget de l’État et celui de la Sécurité sociale. Le Premier ministre plaidait pour une discussion entre partenaires sociaux «sans totem ni tabou, pas même l’âge légal d’ouverture des droits». Il posait toutefois comme condition «un accord politique et (un) équilibre financier global maintenu».

François Bayrou avait écarté mi-mars lors d’un entretien sur France Inter et France Info l’hypothèse d’un retour de l’âge légal à 62 ans au regard de l’équation démographique et financière, semblant préempter l’issue des discussions du «conclave».

Après que les partenaires sociaux ont constaté l’échec de leurs discussions, lundi, le Premier ministre a tenté un rabibochage de la dernière chance. Il tient une conférence de presse à 17 h 00 ce jeudi à Matignon pour «tirer la conclusion» de ses échanges avec les organisations syndicales et patronales depuis lundi.