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Libération
Dissolution

Le GUD et trois structures de l’extrême droite lyonnaises officiellement dissous

Le gouvernement a annoncé ce mercredi 26 juin la dissolution du groupuscule d’extrême droite Groupe union défense (GUD) et de trois autres organisations de Lyon.
Des inscriptions féministes antifascistes recouvrant un tag du GUD à Paris. (Hubert Didona/Saif images)
publié le 26 juin 2024 à 12h32

Le Groupe union défense (GUD) a enfin été dissous ce mercredi 26 juin, a annoncé la porte-parole du gouvernement, Prisca Thévenot, lors du compte rendu du Conseil des ministres. «Il a été présenté ce matin […] des propositions de dissolution de groupement de fait et d’associations», a-t-elle expliqué. Outre l’organisation parisienne, ces dissolutions concernent les groupes Les Remparts, La Traboule et Top Sport Rhône.

Dans une publication sur X (ex-Twitter) ce mercredi, Gérald Darmanin indique qu’une association «d’islamistes radicaux [Jonas Paris, ndlr]» a également été dissoute lors du Conseil des ministres. Le ministre de l’Intérieur rappelle que «la haine des extrêmes doit être combattue par la République» et remercie les services de son ministère pour leur «travail d’enquête».

Gérald Darmanin avait annoncé le 19 juin dernier qu’il allait «proposer la dissolution» du GUD au président de la République. Il dénonçait alors des liens étroits entre ce syndicat étudiant d’ultradroite créé dans les années 70 à Assas – en sommeil depuis 2017 et réactivé en 2022 – et le Rassemblement national. «C’est un groupe très ami avec beaucoup de gens du Rassemblement national […] Ce sont des gens qui pensent qu’il y a une suprématie blanche, qui portent des propos antisémites extrêmement graves», avait à l’époque expliqué le ministre de l’Intérieur sur BFMTV. Le locataire de Beauvau avait également précisé travailler sur ce dossier depuis «neuf mois».

Le GUD dénonce une «folle politique de répression du camp national»

Selon le décret de dissolution, le GUD incite à des «agissements violents contre les personnes» et a «également publié des messages ciblés contre des personnes ou des membres de groupes présentés comme des antifa pour inciter implicitement à commettre des violences à leur encontre».

La semaine dernière, quatre militants d’ultradroite ont été condamnés pour leur participation à une agression homophobe à Paris alors qu’ils «fêtaient» la victoire du RN aux élections européennes. Parmi eux se trouvait Gabriel Loustau, 23 ans, une figure du GUD et fils d’Axel Loustau, ancien militant de cette organisation étudiante, ex-élu RN et autrefois proche de Marine Le Pen. Frédéric Châtillon, ex-président du GUD, est également un ami de longue date de Marine Le Pen.

Avec ses drapeaux noirs marqués de la croix celtique et connu pour ses actions violentes, le GUD revient régulièrement sous les feux de l’actualité. Loïk Le Priol, ancien «gudard», est le principal suspect dans le meurtre en mars 2021 de l’ex-international de rugby argentin Federico Martin Aramburu.

À la suite de l’annonce du gouvernement ce mercredi, le GUD a publié un communiqué sur X. Selon le groupuscule d’extrême droite, «le ministre de l’Intérieur poursuite sa folle politique de répression du camp national». Le GUD assure être «fier» et déterminé à «poursuivre [sa] lutte nationaliste et révolutionnaire. Jusqu’à [sa] victoire, ou bien jusqu’à ce que le soleil meurt».

De son côté, le groupuscule des Remparts a été dissous, car tenant un «discours provoquant à la haine, la discrimination et la violence à l’encontre des étrangers», en «développant un discours axé sur la défense de la race et l’incompatibilité entre l’islam et la civilisation occidentale», selon le décret de dissolution. Le groupe a annoncé qu’il contestera sa dissolution devant le Conseil d’Etat.