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Libération
Le billet de Thomas Legrand

Le jour où Jean Tiberi a esquivé ma question grâce à son clientélisme

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L’ancien maire de Paris ne se gênait pas pour utiliser ses services rendus afin de faire pression, notamment, sur des rédactions. Exemple vécu en 1995.
Jean Tiberi, le 22 mai 1995, après son élection à la mairie de Paris. (GEORGES BENDRIHEM/AFP)
publié le 27 mai 2025 à 15h31

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Le tibérisme était un clientélisme quasiment assumé. Il semblait à Jean Tiberi, mort ce mardi 27 mai à l’âge de 90 ans, assez naturel de rendre des services et dans l’ordre des choses que ces services soient rétribués d’une façon ou d’une autre. En 1995, j’étais journaliste au service politique de RTL. Jean Tiberi venait d’être élu maire de Paris ; son mentor, Jacques Chirac, s’installait à l’Elysée. Tiberi, ancien premier adjoint de Chirac, était au faîte de sa puissance, persuadé de bénéficier de l’impunité que lui conférait sa proximité avec le nouveau Président. Le Canard enchaîné venait de révéler que les deux enfants du nouveau maire vivaient dans des logements sociaux gérés par la ville alors qu’ils touchaient, par ailleurs, des loyers d’appartements dont ils étaient propriétaire.

Un jour de 1996, Jean Tiberi inaugure une place rénovée du Haut Belleville. Je suis chargé d’aller glisser mon micro sous le nez de l’édile afin de recueillir sa