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Le député LFI David Guiraud annonce sa candidature à la mairie de Roubaix

Dans une interview à «La Voix du Nord», l’élu insoumis du Nord explique vouloir «rassembler les organisations du Nouveau Front populaire» si possible dès le premier tour.
David Guiraud, député La France insoumise (LFI), de la 8ème circonscription du Nord, à l'Assemblée nationale, le 8 juillet 2024. (Albert Facelly/Libération)
publié le 16 octobre 2024 à 13h13

C’est un ancien bastion de la SFIO, aux mains de la droite depuis 10 ans. Roubaix et son passé ouvrier pourraient être reconquis par la gauche. C’est en tout cas la volonté de David Guiraud, l’actuel député du centre, du nord et de l’ouest de la ville. L’insoumis s’est déclaré candidat mardi 15 octobre pour les élections municipales à Roubaix en 2026. Très en amont, le jeune trentenaire ne crée pas la surprise pour autant. En décembre dernier, il estimait déjà qu’il serait «très probable» de le voir se présenter à la mairie.

Pour le mélenchoniste, le timing n’a rien d’anodin. David Guiraud anticipe de nouvelles législatives à l’horizon 2025 et la mise en route de la campagne pour l’élection présidentielle de 2027. L’élu craint que les sujets locaux ne passent à la trappe entre les deux scrutins. Mais c’est surtout la stratégie à adopter à gauche qui lui fait presser le pas. Pour celui qui cite «la sûreté, la propreté, l’emploi» comme priorités pour Roubaix, le temps presse pour se coaliser avec les partis de gauche. «Je veux ouvrir largement cette campagne, le but ce n’est pas seulement de gagner, mais ensuite d’exercer le pouvoir. Et je ne veux ni gagner seul, ni gouverner seul», développe-t-il. D’où la nécessité de se laisser le temps de «rassembler les organisations du Nouveau Front populaire» de la ville ouvrière.

Rassembler la gauche… et le centre

«J’aimerais bien que le Front populaire se fasse à Roubaix, mais il n’y a pas que le Front populaire. Je ne souhaite pas la division, je souhaite qu’on se rassemble, […] je garderai la porte ouverte. Beaucoup d’habitants ont regretté la division de la gauche en 2014, ça a été un vrai coup au moral du peuple de gauche à Roubaix donc je ferai tout pour éviter qu’il y ait quatre ou cinq listes de gauche au premier tour», s’étend le député, élu depuis 2022. David Guiraud confie d’ailleurs que deux personnalités hors des partis vont dès à présent se pencher sur le programme : une ancienne élue écologiste et l’ancien patron du PS local. Des ambitions de rassemblement dont l’ampleur à de quoi surprendre puisque l’élargissement s’étend jusqu’au centre : «Je pense qu’il faut aller chercher encore au-delà parce qu’on a des personnalités par exemple de la famille centriste, dont on gagnerait à avoir l’expertise», lâche David Guiraud.

Réélu dans un fauteuil après la dissolution, l’insoumis a de quoi espérer. Roubaix s’est imposée comme la ville où le NFP a réalisé son meilleur score dans la région, en récoltant près de 75 % des voix. S’il estime que «LFI est probablement la première force politique de Roubaix», l’habitué des plateaux télés préfère afficher une mine modeste. «Il ne faut pas être arrogant, ni se rabougrir sur sa base électorale», souligne-t-il. Elu avec 64 % des voix au second tour des dernières législatives, David Guiraud n’identifie qu’un adversaire crédible : l’actuel maire divers droite de Roubaix, Guillaume Delbar. Pourtant l’élu a été condamné en mai par la cour d’appel de Douai à six mois de prison avec sursis et deux ans d’inéligibilité pour escroquerie en bande organisée. Mais le pourvoi en cassation de ce dernier lui laisse une infime chance de se représenter en 2026. «Beaucoup le pensent politiquement mort, mais il se débat beaucoup pour quelqu’un qui ne veut pas se représenter. Mon seul adversaire, en tout cas, c’est le maire en place ou la personne qui sortira de sa majorité», pose David Guiraud. Quitte à oublier que c’est avec un RN autour des 30 % que le député du NFP a bataillé pour sa réélection l’été dernier.