«La chancelière Merkel et la société allemande dans son ensemble ont été à la hauteur de nos valeurs communes […] en accueillant des réfugiés en détresse, en les logeant, en les formant.» Encore simple leader d’En Marche! et candidat à la présidentielle, Emmanuel Macron défendait alors dans une tribune publiée en janvier 2017 cette vision de «l’accueil» des hommes et des femmes qui fuyaient – notamment – la Syrie en guerre. Mieux, il estimait qu’Angela Merkel avait «sauvé» la «dignité collective» des Européens en ayant accueilli 890 000 réfugiés en 2015 outre-Rhin. A l’époque, dans le discours du futur chef de l’Etat français, «l’humanité» prenait clairement le pas sur la «fermeté», comme ce fut le cas dans les années précédant sa candidature pour se distinguer par exemple d’un Manuel Valls dans la perspective de la présidentielle.
Un an et demi plus tard, face à l’influence croissante des dirigeants populistes et d’une opinion publique de moins en moins ouverte sur la question de l’accueil des migrants, à Berlin comme à Paris, le discours avait perdu en humanité et gagné en fermeté. Cette ligne perdure depuis. Laissant notamment la Grèce et l’Italie en première ligne. Chacun s’accorde pour juger que le règlement dit de Dublin III – qui stipule que, sauf critères familiaux, le pays responsable de la demande d’asile d’un migrant, donc de l’instruction de son dossier et de la décision finale, est le premier Etat membre où sont conservée