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Libération
Le billet de Thomas Legrand

Le macronisme finit en accident démocratique

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Le «barrage républicain» mis en place par la gauche et qui a largement bénéficié aux macronistes avait pour but de repousser les promoteurs des théories xénophobes du «grand remplacement». Mais pour mettre à l’abri sa réforme des retraites et sa politique de l’offre, Emmanuel Macron accepte une coalition négociée avec la droite de la droite.
Emmanuel Macron, à Nanterre (Hauts-de-Seine), le 19 septembre. (Ludovic Marin/AFP)
publié le 20 septembre 2024 à 11h25

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Il voulait «révolutionner», ouvrir les portes et les fenêtres pour faire souffler un vent frais dans le monde politique devenu siège d’une impuissance publique qui nous menait tout droit vers des solutions autoritaires. Il voulait réunir les modérés de chaque camp pour trouver les solutions pragmatiques et dépolariser les débats. Il voulait que les acteurs de terrain, ceux qui sont au plus près des problèmes, puissent être libres d’appliquer leurs solutions basées sur une expérience qu’aucun technocrate ne saurait trouver. Il voulait créer un environnement qui favoriserait l’innovation économique et sociale. Il voulait que son second mandat soit «écologique ou ne soit pas», que chacun, sur toutes les parties du territoire, et particulièrement dans les quartiers populaires, puisse prendre son destin en main.

Tétanisé comme un lapin dans les phares du RN

Les grands mots du macronisme c’était (souvenez-vous, ce n’est pas si loin) «émancipation», «bienveillance» et la méthode : un «nouveau girondisme», c’est-à-dire une nouvelle étape de la décentralisation et un acte de confiance dans