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Le billet de Thomas Legrand

Le macronisme va-t-il mourir dans l’indignité ?

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Ministres et responsables de la majorité sortante doivent enlever ce signe égale entre l’extrême droite et une partie de la gauche. En confondant « cercle de la raison » et « arc républicain » les macronistes fragilisent le barrage contre l’extrême droite.
Emmanuel Macron à l'Elysée le 24 juin. (Bertrand Guay/AFP)
publié le 27 juin 2024 à 12h37

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Parfois, quand l’heure est grave, pour être à la hauteur de la situation et aussi pour être efficace, la stratégie électorale doit se baser sur les principes fondamentaux. Ces jours-ci, cruciaux, les macronistes n’y sont pas. Ils risquent donc de disparaître dans l’indignité. Ils font de la tactique (mauvaise stratégie dénuée de principes) et ne se hissent pas, à l’exception trop rare de certains (Bernard Guetta, Clément Beaune ou Agnès Pannier-Runacher), à la hauteur du tragique de l’histoire. La ligne macronienne est donc la suivante : avant le premier tour, continuer à établir un signe égal entre LFI (et par capillarité le Nouveau Front populaire) et le RN. On a abandonné l’idée de convaincre les macronistes de la bêtise et l’injustice que constitue cette équivalence, ce dos-à-dos.

Le programme du RN est pourtant truffé de projets xénophobes et liberticides, son histoire atteste de son intention profonde et à peine dissimulée. Rien de tel dans le programme de la gauche. Les macronistes n’ont pas cette vision des choses et le procès en antisémitisme, facilité par