Sale temps pour la Furia, le magazine qui regroupe les stars de la fachosphère Papacito, Laurent Obertone et Marsault. Visé par une plainte déposée par SOS Racisme en janvier pour «diffamation raciale publique, provocation publique à la haine et à la violence», le trimestriel a perdu le 2 juillet l’agrément délivré par la Commission paritaire des publications et agences de presse (CPPAP), comme l’a révélé mercredi la Lettre. La Furia ne peut donc plus bénéficier des avantages fiscaux, des tarifs postaux avantageux et se voit surtout perdre son agrément IPG (pour «information politique et générale»), qui oblige les marchands de journaux et grandes surfaces à le proposer à la vente.
Saisie par SOS Racisme, la CPPAP a justifié sa décision en soulignant que le magazine d’extrême droite «publiait dans presque chaque numéro des contenus susceptibles de relever de l’incitation à la haine raciale». Dans l’avant-dernier en date, on pouvait par exemple découvrir un dessin «humoristique» de Marsault, représentant deux hommes en tirant au fusil sur «le seul nègre de la région» après l’avoir poursuivi et pendu à un arbre. Dans un numéro hors-série, on lisait, sous la plume de Papacito, que «les Arabes se défrisent les cheveux comme des salopes, vivent dans des HLM et baisent leurs cousines».
La Lettre souligne que Laurent Obertone réclamait sur X en avril 2024 la suppression de «100 % des aides à la presse et aux médias. Chaque “aide” est corruption, chaque euro “redistribué” est un privilège indu», sans préciser que son canard en bénéficiait. Le média précise par ailleurs que la Furia a perçu «29 462 euros du ministère de la Culture en 2023». Faites ce que je dis, pas ce que fait.
Plus disponible chez Leclerc et Cultura
En plus d’une plainte envoyée au procureur de la République, SOS Racisme s’est associée à SOS Homophobie pour envoyer un courrier à plusieurs des distributeurs du magazine d’extrême droite afin qu’ils cessent sa diffusion et retirent le titre de leurs rayons. Dans un courrier du 11 avril, l’enseigne Leclerc a précisé que l’ouvrage ciblé par la plainte n’était plus disponible dans ses magasins et que «tout réapprovisionnement a été suspendu». Cultura, par la voix de son avocat, avait fait de même. La Fnac n’avait pas répondu aux sollicitations de l’association antiraciste.
Contacté par Libé, Dominique Sopo le président de SOS Racisme, annonce : «Nous allons renvoyer un courrier à la Fnac. Ses dirigeants ne peuvent plus désormais se réfugier derrière une obligation de vente après la perte de l’agrément IPG de la Furia. S’ils continuent à le faire, cela veut dire qu’ils soutiennent idéologiquement ce titre nauséabond».