Menu
Libération
Oui mais non mais oui mais...

Le maire de Marseille Benoît Payan n’a pas changé de plan: il parrainera bien Christiane Taubira

Election Présidentielle 2022dossier
L’édile socialiste confirme à «Libération» qu’il apportera son parrainage à Christiane Taubira, championne de la Primaire populaire. Mais cogne au passage contre une situation «pathétique» à gauche et balaie toute ambition nationale.
«J’ai beaucoup de travail à Marseille et c’est ma priorité. Je l’ai toujours dit. Ça ne veut pas dire que je reviens sur ce que j’ai dit auparavant», explique à «Libération» le maire de Marseille Benoît Payan. (Ludovic Marin/AFP)
publié le 31 janvier 2022 à 12h02

«Vous lisez la Provence comme des Parisiens !» Interrogé par Libération lundi matin, le maire socialiste de Marseille préfère se marrer. Parce que le quotidien régional publie un long entretien avec l’édile pour parler ramassage des ordures, transports, écoles… Mais il commente aussi, en quelques mots, au résultat de la Primaire populaire et à la victoire de l’ex-garde des Sceaux, Christiane Taubira. «Ça ne m’intéresse pas. J’ai beaucoup de travail ici», lâche Benoît Payan. Ah bon ?

Lâchage en rase campagne ? Revirement ? On peine à comprendre. Car il y a moins de quinze jours, le maire de Marseille annonçait, d’un ton très assertif, dans nos colonnes : «Je soutiendrai celle ou celui qui sortira vainqueur de la primaire.» La vérité de mi-janvier ne serait donc plus celle de début février. On aurait mal compris ses propos dans la Provence. «J’ai beaucoup de travail à Marseille et c’est ma priorité, décrypte-t-il à Libé. Je l’ai toujours dit. Ça ne veut pas dire que je reviens sur ce que j’ai dit auparavant.» Pas de zigzag donc : le maire de la deuxième ville de France apportera bien son parrainage à la désormais candidate à l’Elysée.

«Pathétique»

Ceci écrit, l’artisan de la victoire de la gauche unie à Marseille aux municipales de 2020 assume sa prise de distance avec l’appareil socialiste. «Les socialistes, s’ils considèrent qu’ils ont un rôle à jouer, doivent s’en donner les moyens, mettait-il en garde mi-janvier. Moi, je ne soutiendrai pas d’initiative partisane.» Payan n’a jamais caché sa préférence pour Taubira. Fin novembre, il l’avait invitée à Marseille. Les deux souriaient, bras dessus bras dessous dans les allées des jardins du Pharo. Lors de la campagne des municipales, l’ancienne ministre de François Hollande avait apporté son soutien au Printemps marseillais, le collectif mêlant partis politiques traditionnels et représentants de la société civile.

Un laboratoire politique qui avait débouché sur l’élection de Michèle Rubirola, finalement remplacée par Benoît Payan pour raisons de santé en décembre 2020. Auprès des insoumis, des socialistes et des écologistes, l’édile rose prêche l’union depuis un bout de temps. «S’ils le font, c’est bien. Sinon, c’est pathétique», tranche-t-il dans la Provence ce lundi. Mais lui ne prendra pas part à cette «bataille» présidentielle. Et de jurer : «Je ne travaille que pour les Marseillais.»