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Le ministre de l’Economie Antoine Armand défend les entreprises, une partie de la macronie applaudit

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En marge des discussions au Parlement sur le budget la Sécu, le patron de Bercy a mis en garde contre un «matraquage» fiscal des sociétés, dans une interview au «Parisien» publiée mercredi 20 novembre au soir.
Antoine Armand dans les Alpes-Maritimes le 15 novembre 2024. (Frederic Dides/Hans Lucas.AFP)
publié le 21 novembre 2024 à 10h43

«Attention à l’impôt de trop ! Les entreprises ne doivent pas être la variable d’ajustement», a prévenu mercredi 20 novembre au soir le ministre de l’Économie Antoine Armand, après la réduction par le Sénat des allègements de cotisations patronales dans le budget de la Sécu.

Antoine Armand a tenu ces propos dans une interview au Parisien qui a suscité un concert de louanges des députés Ensemble pour la République (EPR), et particulièrement de leur président Gabriel Attal, qui l’a jugée «juste et responsable», d’autant que le ministre s’y montre explicitement très attaché aux idées de sa famille politique.

Les suppressions d’allègements de charges, même réduites à trois milliards d’euros par le Sénat mardi soir - contre quatre milliards dans le texte initial du projet de budget de la Sécurité sociale (PLFSS) - déplaisent aux entreprises et au camp macroniste, car elles paraissent aller à rebours de la politique de l’offre soutenue quasiment sans faille depuis 2017.

«Ma famille politique porte un message : ce n’est pas en matraquant les entreprises et en augmentant le coût du travail qu’on crée de l’emploi et de la croissance», a remarqué Antoine Armand. «Le groupe EPR a raison d’insister : il faut aller le plus loin possible pour préserver les allègements de cotisations», poursuit-il, ajoutant : «Attention à l’impôt de trop !», alors que plane l’idée d’une augmentation du versement mobilité, contribution patronale au financement des transports en commun.

«Je suis ministre de Michel Barnier et surtout j’appartiens à la famille Ensemble pour la République. Arrêtons d’avoir peur des mots : nous sommes dans une coalition. Cela signifie que des forces politiques qui ne sont pas d’accord sur tout travaillent ensemble», ajoute-t-il.

Gabriel Attal en soutien

L’ex-Premier ministre et désormais chef des députés macronistes, Gabriel Attal, a salué sur X (ex-Twitter) l’interview «juste et responsable» d’Antoine Armand. Avec les députés Ensemble, «nous continuons défendre la compétitivité de notre économie au service de l’emploi. Des chemins alternatifs à la hausse des charges existent. Merci au Premier ministre et au gouvernement pour leur écoute, le travail se poursuit avec eux», a-t-il assuré.

Gabriel Attal a republié en même temps un autre message sur X du groupe des députés EPR, qui ont salué l’interview juste après sa parution, arguant que «nous ne pouvons prendre le risque d’augmenter le coût du travail».

Dans l’interview, Antoine Armand écarte pour sa part comme «irresponsable» tout «pseudo-chantage à la démission», au cas où ses demandes ne seraient pas entendues, et rappelle que Michel Barnier «a toujours ouvert la porte à des ajustements en contrepartie de propositions d’économies».

Antoine Armand semble aussi espérer que la motion de censure qui découlerait d’un 49.3 sur le budget ne serait pas adoptée, alors que Marine Le Pen menace actuellement de s’y associer. «Comment les Français pourraient comprendre que des oppositions qui ne partagent à peu près rien, voteraient pourtant ensemble une motion de censure, mettant de fait la France sans budget et sans gouvernement à la veille de Noël ?», s’interroge-t-il.