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Libération
Conciliation

Le nouveau ministre de l’Economie veut associer tous les partis à la préparation du budget 2025

Gouvernement Bayroudossier
Dans une interview à «la Tribune Dimanche», Eric Lombard, qu’Olivier Faure qualifie d’«homme de gauche» et d’«ami», affirme qu’il va contacter tout le monde ce dimanche 29 décembre, estimant que «tous les élus sont légitimes».
Le nouveau ministre de l'Economie, Eric Lombard, le 23 décembre 2024 à Paris. (Saboor Abdul/Reuters)
publié le 29 décembre 2024 à 8h40

Prêt aux «compromis» et soucieux «qu’un budget soit adopté», le nouveau ministre de l’Economie, Eric Lombard, va tenter de procéder «par le dialogue» en invitant tous les partis représentés au Parlement à venir en discuter à Bercy.

«A la demande du Premier ministre, je vais appeler les partis politiques représentés à l’Assemblée nationale et au Sénat, ainsi que les groupes parlementaires, à venir dialoguer au ministère avec Amélie de Montchalin, la ministre des Comptes publics, et moi-même», assure Eric Lombard

Il va contacter tout le monde «à partir de [ce dimanche] matin», jugeant que «tous les élus sont légitimes» et semblant ainsi vouloir éviter les polémiques récentes, comme celle provoquée par son prédécesseur Antoine Armand qui avait, dès sa première interview fin septembre, indiqué exclure le RN de l’arc républicain, à la grande irritation de Marine Le Pen.

Pas non plus de préséance affichée : «L’ordre de passage dépendra de leurs disponibilités, et la configuration sera celle qu’ils souhaitent», dixit le ministre, dont la porte «restera ouverte jusqu’au 14 janvier, date du discours de politique générale» de François Bayrou, mais «également ensuite». «Les résultats de ce dialogue» seront présentés au Premier ministre «pour qu’il se traduise en propositions du gouvernement».

Celui qui était jusqu’à lundi directeur général de la Caisse des dépôts, premier pôle financier public, rappelle avoir été «à ce titre en contact permanent avec les élus, locaux ou nationaux». Si le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, n’exclut pas de censurer le gouvernement Bayrou, il a néanmoins reconnu mardi sur BFMTV qu’Eric Lombard était «un homme de gauche» et «un ami». «Je dialoguerai avec tout le monde et j’aurai le même discours avec tous les élus, affirme pour sa part Lombard. Certains seront peut-être plus engagés, d’autres plus réticents. Nous verrons bien.» Et d’ajouter : «Il faut trouver des compromis, c’est indispensable.»

«Des économies supplémentaires»

Le ministre de l’Economie compte «aménager» le projet de loi de finances préparé par le gouvernement Barnier et laissé en souffrance durant la navette parlementaire par la censure du 4 décembre. Il estime que d’éventuelles hausses d’impôt devront être «très limitées» et qu’il faudra «des économies supplémentaires».

Le déficit serait inscrit dans le texte à «un peu au-dessus de 5 %» du PIB, «de façon à protéger la croissance». Michel Barnier, lui, affichait l’intention de ramener un déficit public de 6,1% du PIB cette année, qui vaut à la France une procédure pour déficit excessif à Bruxelles, à 5% l’an prochain. Eric Lombard espère que «la construction d’un budget crédible sera une réponse à l’inquiétude [des] marchés» sur les finances publiques françaises.

Interrogé sur le risque d’une possible hausse du nombre de personnes assujetties à l’impôt sur le revenu l’an prochain si la loi spéciale qui permettra en début d’année le strict fonctionnement de l’Etat devait perdurer, le nouveau ministre de l’Economie évacue : «Nous aurons un budget qui comportera une indexation du barème […] Les Français qui ne paient pas d’impôts sur le revenu aujourd’hui n’en paieront pas demain.»

Par ailleurs, il «émet une condition» à un futur aménagement de la loi sur les retraites : les discussions «ne doivent pas alourdir le déficit de l’assurance vieillesse». Il y a «du grain à moudre à l’intérieur de cette contrainte».