En tant qu’éditorialiste bien-pensant, porte-plume de la cléricature bobo, adepte du politiquement correct, voix autorisée du journal post-soixante-huitard, wokophile libéral libertaire, islamogauchiste, droit-de-l’hommiste, écolo punitif, je ne peux pas résister, après ce magnifique parcours des Bleus, à enfoncer le clou gauchiasse, à tirer un puissant péno de journalope dans la lucarne des déclinistes réacs et autres aboyeurs de la fachosphère, polarisateurs des chaînes bollorisées : la France des immigrés, la France des banlieues, la France diverse, joyeuse et confiante a montré sa cohésion et sa puissance.
Ou bien je suis aussi assez tenté, en tant qu’éditorialiste mainstream, suppôt du capitalisme, chien de garde du système postcolonial, universaliste-patriarcal-blanc-hétérosexuel-cisgenre, porte-plume d’un journal perfusé par un multimilliardaire cynique et carboné, de canarder au fond des filets des indigénistes décoloniaux, des différentialistes victimaires, en affirmant que la belle équipe de France «racisée aux deux tiers» n’a, en réalité, brillé que de son bleu commun.
Conjonction particulière
Certes, le principe même de tirer des enseignements sociologiques ou politiques de la prestation de 22 types en short et d’un entraîneur plus stratège que les autres est certainement abusif. L’analyse