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Libération
Verdict

Le Parti socialiste ne votera pas la censure de François Bayrou en réponse au 49.3

Gouvernement Bayroudossier
Réunis ce lundi 3 février en bureau national, les dirigeants du PS ont confirmé qu’ils ne se rallieront pas à la motion de censure du Nouveau Front populaire, malgré le passage sans vote des textes budgétaires. L’horizon s’éclaircit pour le Premier ministre.
Le président du groupe des députés socialistes, Boris Vallaud, et le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, le 29 janvier 2025 lors d'une session de questions au gouvernement. (Stephane de Sakutin/AFP)
publié le 3 février 2025 à 14h15

Et de deux. Sauf surprise, le gouvernement de François Bayrou ne sera pas renversé cette semaine. Réunis ce lundi 3 février en bureau national, les dirigeants du Parti socialiste ont décidé de ne pas voter la motion de censure qu’ont prévu de signer les autres formations du Nouveau Front populaire. Insoumis, écologistes et députés du groupe communistes ont déjà annoncé leur volonté de répondre à l’utilisation du 49.3 par François Bayrou sur les textes budgétaires avec cette nouvelle tentative de faire tomber le Premier ministre pour bloquer le projet de loi de finances qui revient à l’Assemblée ce lundi après-midi.

Ces dernières semaines, François Bayrou avait multiplié les mains tendues aux socialistes, espérant que le parti d’Olivier Faure refuse, comme après sa déclaration de politique générale, de voter la censure. Dans un entretien au Parisien dimanche, sa ministre du Travail et de la Santé, Catherine Vautrin, a par exemple annoncé le triplement du fonds d’urgence pour les Ehpad, passant de 100 millions à 300 millions d’euros. Mi-janvier, une enveloppe d’un milliard d’euros était aussi débloquée pour les hôpitaux. Des demandes, notamment, des socialistes.

«Nous n’avons pas la négociation honteuse»

Plusieurs propositions de François Bayrou avaient déjà convaincu le PS de ne pas voter la censure du gouvernement le 16 janvier. Le matin du vote, le Premier ministre avait adressé un courrier à la direction du parti à la rose, énumérant 23 «concessions» accordées «à la suite de ces discussions» avec eux. Mais comme nous l’avions montré, seules 7 d’entre elles peuvent être présentées comme la conséquence des négociations menées avec le Parti socialiste. Les autres avaient déjà été annoncées par les précédents gouvernements ou même votées par le Sénat.

Les socialistes continuent donc de faire cavalier seul. «Certains dans cet hémicycle, élus pourtant pour en finir avec le macronisme, s’apprêtent aujourd’hui à sauver [son] gouvernement et à servir de béquille à la continuité de sa politique», avait lancé le chef de file des insoumis, Manuel Bompard, à la tribune de l’Assemblée avant le discours de politique générale de Bayrou. «Nous n’avons pas la négociation honteuse», avait répondu le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, prônant «une gauche qui propose et avance».