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Fin de vie

Jean-Marie Le Pen après la politique : le crépuscule du «Vieux»

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Après son exclusion du Front national par Marine Le Pen, l’ancien président du parti s’est replié sur un dernier carré de fidèles et quelques visiteurs très radicaux.
Jean-Marie Le Pen et Lorrain de Saint Affrique à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) le 24 Avril 2022, attendant les résultats du second tour de l'élection présidentielle. (Rémy Artiges/Libération)
publié le 7 janvier 2025 à 17h10

C’était un soir d’avril 2022, vingt ans après l’accession surprise de Jean-Marie Le Pen au second tour d’une présidentielle historique. Ce soir-là, les proches du «Vieux» avaient convié une poignée de journalistes à assister avec le fondateur du FN à la troisième défaite consécutive de sa fille, Marine Le Pen, prétendante à l’Elysée. La «fête» était organisée chez lui, à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) – quartier huppé – et les caméras ont pu immortaliser le moment : Le Pen Jean-Marie et sa femme Jany, vissés dans un fauteuil aux couleurs criardes, faisant semblant d’attendre le résultat sur l’écran géant de leur télé dernier cri. Le matin, Le Pen était allé voter à Saint-Cloud, pour sa dernière sortie publique, et le moment n’avait intéressé personne. C’était un 24 avril.

Dans le jardin de Rueil se pressait alors une drôle de faune, mondaine et dégénérée, coupe de champagne à la main. Des gens racistes, des fans d’Alain Soral, un homme en long trench-coat et à l’accent allemand, un type sortant de prison (ou de l’asile) se faisant passer pour l’architecte d’intérieur de la baraque… Et les proches de toujours, Patrick Hays, qui connaissait Le Pen depuis la guerre d’Algérie ; son âme damnée Lorrain de Saint-Affrique, l’organisateur de l’événement, pensé pour faire enrager Marine Le Pen. «Ici, c’est le