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Nicolas Sarkozy apparaît, lors de son procès portant sur des soupçons de financement libyen de la campagne de 2007, pour ce qu’il est, à savoir le représentant le plus abouti d’une culture, celle des voraces en politique. Tout pour un seul but, le pouvoir. Les comptes rendus de ces douze semaines de procès soulignent de façon éclatante et crue l’immense mansuétude d’une large partie du monde politique (même à gauche) et médiatique dont a bénéficié l’ancien maire de Neuilly pendant toute sa carrière. Les commentaires dominant à son propos − le journalisme politique sous l’empire de la Ve République qui, par sa nature hyper-présidentialiste, valorise les aventuriers, les grandes gueules, les transgressifs, les énergiques − ont été d’une incroyable bienveillance.
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Il faut dire que Nicolas Sarkozy, personnage prototypique du roman du pouvoir, était le bon client pour cela. Ce roman quotidien constitue la matière première favorite des cadors de la presse politique (essentiellement audiovisuelle) qui n’aiment rien tant que chroniquer chaque marche franchie par le jeune prodige vers le pouvoir. Il faut dire aussi que le public achète cette vision de la politique. Celui qui a conquis la mairie de Neuilly à la hussarde à 28 ans (en en paraissant 20) a fasciné, intrigué, séduit et