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Encore un jour se lève sur la planète France et, comme très souvent depuis un an et demi, les yeux sont rivés sur l’Elysée d’où Emmanuel Macron doit nommer, encore une fois, un Premier ministre. Le cinquième en un an et demi. Les échos livrent plusieurs scénarios possibles : reconduire Sébastien Lecornu, ressusciter Jean-Louis Borloo ou alors opter pour un Premier ministre «déconnecté» de 2027 à la tête d’un gouvernement dit «technique». Un choix qui fait grimacer les socialistes, pas plus séduits par cette option que par les deux autres.
«Ce serait une très mauvaise idée», cingle un député PS. «Un gouvernement comme ça ne serait technique que le jour de sa nomination. Préparer un budget, c’est choisir parmi des grandes orientations très différentes et très marquées politiquement», analyse un autre élu rose, Thierry Sother. «Je pense que ça fait monter le RN», estime quant à lui Arthur Delaporte, exemple italien en tête où Giorgia Meloni est arrivée au pouvoir après un gouvernement «technique» mené par Mario Draghi, ex-président de la Banque centrale européenne.
«Et puis, après avoir désigné un PM de droite, du centre, de sa majorité, pourquoi faudrait-il en passer par un gouvernement technique ?», s’agace Sother qui veut encore croire à l’hypothèse d’un chef de gouvernement venu du PS : «Nous avons un contre-budget qui n’est pas plus à gauche que celui de Bayrou était à droite. Cela ne veut pas dire qu’il est à prendre ou à laisser, mais ça montre notre état d’esprit et notre point de départ pour le débat parlementaire.»
Et le même de noter que la méthode socialiste – abandon du 49.3, suspension de la réforme des retraites, retour au dialogue – semble enfin trouver écho chez Lecornu et Macron : «Si ce que nous proposons est admis comme la voie de sortie de crise, autant nous laisser le mettre en œuvre à Matignon.»