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Libération
Récit

«Le Raptor», ou le faux retour d’un vétéran du Web d’extrême droite

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Issu de la «dissidence» de l’antisémite Alain Soral, le vétéran de la fachosphère Ismaïl Ouslimani tente de se grimer en simple businessman. Sans négliger les clins d’œil à ses fans, devenus pour certains des clients.
Capture d'écran du site du «Raptor». (Photo DR)
publié le 1er octobre 2024 à 7h30

Il a soigneusement préparé son retour, n’épargnant rien pour faire croire… que c’en était bien un. Le youtubeur d’extrême droite «le Raptor», autrefois l’un des plus célèbres du Web français, clamait avoir tourné la page pour se consacrer à ses affaires. Le 8 septembre, pour la première fois depuis avril 2022, il a diffusé une nouvelle vidéo sur la plateforme de partage de vidéos. «Réchauffement climatique : décryptage d’une arnaque mondiale», s’intitule cette intervention d’une heure et douze minutes qui, au 30 septembre, cumulait plus de 740 000 visionnages. Le contenu, crassement climato-complotiste et basé sur du vent, est presque anecdotique. Mais il révèle les méthodes de la fachosphère pour monétiser les frustrations d’un public surtout jeune et masculin, en lui vendant un «art de vivre» teinté de fantasmes d’extrême droite.

Ismaïl Ouslimani a débarqué sur YouTube en 2015 sous le pseudo «le Raptor dissident» : un hommage à la «dissidence», une mouvance alors dominée par la figure tutélaire de l’antisémitisme Alain Soral. Le style du Raptor : des vidéos politiques au montage saccadé et remplies de formules chocs et efficaces. Rien de ce qui relève à ses yeux du progressisme et plus largement de la gauche n’est épargné. Mais le jeune homme n’hésite pas non plus à tacler son propre cam