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Libération
Pas en public

Le Rassemblement national demande à ses députés de quitter les groupes Facebook racistes

Le secrétaire général du RN à l’Assemblée a assuré ce mardi 17 juin avoir fait passer la consigne en interne. Plusieurs enquêtes récentes, notamment de «Libé», ont encore mis en lumière des propos problématiques sur les réseaux sociaux de membres du parti d’extrême droite.
Renaud Labaye à l'Assemblée nationale le 10 juillet 2024. (Denis Allard/Libération)
publié le 17 juin 2025 à 11h51

De quoi s’éviter un nouveau troupeau de «brebis galeuses» ? Le secrétaire général du groupe Rassemblement national à l’Assemblée nationale, Renaud Labaye, a assuré ce mardi 17 juin avoir demandé à ses députés de quitter tous les groupes Facebook se faisant l’écho de propos racistes, antisémites, antimusulmans ou homophobes. Labaye, très proche de de Marine Le Pen a confirmé auprès de l’AFP une information de France Info selon laquelle il a «une nouvelle fois envoyé un message à cet effet la semaine dernière dans la boucle WhatsApp des députés RN».

Il faut dire que les révélations de cas d’élus et de cadres du parti d’extrême droite appartenant à ce type de groupes se multiplient depuis début juin, un an après les élections législatives qui avaient déjà mis en lumière nombre de propos problématiques.

Libération a exhumé de nouveaux commentaires, «j’aime» et abonnements en faveur de l’antisémite Charles Maurras, de mosquées explosées ou niant le massacre des manifestants algériens du 17 octobre 1961par la police française.

Quelques jours plus tôt, le média en ligne Les Jours avait montré que des députés RN appartenaient à un groupe Facebook baptisé «la France avec Jordan Bardella» où étaient tenus des propos racistes, antimusulmans, antisémites et homophobes.

Déjà dans une enquête publiée en décembre 2024, le même média affirmait qu’au moins quinze députés du RN ont fait partie d’un groupe Facebook raciste entre 2017 à 2024.

Le RN essaye de minimiser

Ces révélations ont provoqué un tollé à gauche. Le député LFI Thomas Portes a notamment annoncé le 5 juin avoir effectué un signalement au nom de l’article 40 auprès de la procureure de la République de Paris, pendant que le RN a cherché à minimiser.

Le vice-président du Rassemblement national Sébastien Chenu a dénoncé jeudi sur franceinfo une «exploitation politique», selon lui «faite à dessein, parce qu’en fait l’idée c’est derrière de ne plus jamais pouvoir parler par exemple des problèmes d’immigration».

«Nos députés, sur lesquels on n’a en plus aucun doute, vont quitter ou ont quitté déjà ce groupe», avait promis le même jour le vice-président du parti d’extrême droite, Sébastien Chenu. «Nous n’admettons pas de tels propos et à chaque fois, nous les sanctionnons.»

Pourtant, en dépit des nombreux propos xénophobes, antisémites ou complotistes tenus par des candidats aux élections législatives, une nouvelle enquête de Libération montre que le Rassemblement national est loin d’avoir procédé au grand ménage promis depuis un an maintenant contre les «brebis galeuses».

Selon nos informations, près de 90 d’entre eux sont toujours membres du parti, dont une trentaine de parlementaires et une quinzaine d’élus au niveau municipal, départemental ou régional.