Menu
Libération
Interview

«Le risque pour Emmanuel Macron, c’est qu’il reste dans les mémoires comme le président emmerdeur»

Article réservé aux abonnés
Macron réélu pour un second mandatdossier
Après la violente charge du Président mardi soir contre les non-vaccinés, le linguiste Raphaël Haddad revient sur les conséquences possibles de cette interview, à quelques mois de l’élection présidentielle.
A l'Elysée, en septembre 2020. (Denis Allard/Libération)
publié le 5 janvier 2022 à 18h45

Le soufflé ne semble pas retomber. La volonté d’«emmerder les non-vaccinés» affirmée par Emmanuel Macron dans une interview au Parisien a soulevé un tollé dans la classe politique, jusqu’à de nouveau ajourner l’examen du projet de loi sur le pass vaccinal à l’Assemblée nationale. Docteur en sciences de l’information et de la communication, fondateur de l’agence Mots-Clés et auteur d’une thèse sur les discours dans les meetings électoraux des présidentielles entre 2002 et 2012, le linguiste Raphaël Haddad revient sur ce que dit la sortie d’Emmanuel Macron et ses possibles conséquences sur le débat public.

Comment avez-vous réagi en entendant Emmanuel Macron dire son envie d’«emmerder les non-vaccinés» ?

J’ai été choqué par cette déclaration à plusieurs titres. Tout d’abord, le président de la République est-il légitime à vouloir emmerder qui que ce soit ? Il est garant de la Constitution, qui est garante des libertés publiques, donc est-ce que cette déclaration n’est pas en contradiction patente avec ses prérogatives ? La deuxième chose, c’est qu’il y a une faute dans la faute, puisqu’il motive cette volonté d’emmerder par «son envie». Et là encore je ne suis pas certain que son envie d’«emmerder» une partie de la population soit légitime.

La situ