Quelque chose craque dans la chaleur brûlante de Provence-Alpes-Côte-d’Azur et fait suffoquer la classe politique française. La région est en train de tomber aux mains de l’extrême droite. Le Rassemblement national y est en tête dans les sondages, à des niveaux hallucinants, et pourrait bien remporter une victoire historique, sa première dans un scrutin régional, de quoi mettre Marine Le Pen en orbite pour la présidentielle qui vient, dans ce qu’elle décrit comme «la grande alternative» qu’elle entend incarner.
De manière paradoxale, si le mouvement d’extrême droite gagne là-bas, cela sera en grande partie grâce à d’autres : le RN doit sa situation locale actuelle à des manœuvres venues de LREM et, cette fois, il n’est pas représenté par un Le Pen. Le parti a investi un candidat venu d’ailleurs, issu de la droite, qui fut ministre, l’ex-LR Thierry Mariani. En cas de duel au second tour, il sera difficile de faire déplacer les électeurs de gauche pour faire barrage au bénéfice du LR sortant, Renaud Muselier. Car les différences entre les deux hommes, qui ont déjà travaillé ensemble, ne sautent pas forcément aux yeux. Moins, en tout cas, que quand la tête de liste d’extrême droite s’app