Au nouveau 49.3 dégainé par Elisabeth Borne sur le budget de la Sécu, les députés RN, après les insoumis, ont répondu jeudi 28 octobre par le dépôt d’une motion de censure. Le groupe de Marine Le Pen a fait durer le suspense toute la journée avant d’opter pour une telle motion. «La conjonction des crises sociale, économique et énergétique impose de changer urgemment notre politique sociale pour plus de justice», proclame son texte transmis à la presse. Les 89 élus d’extrême droite y déplorent aussi que «le gouvernement n’[ait] aucune volonté de trouver des mesures de compromis avec les oppositions» et qu’il «refuse qu’un grand nombre de sujets soient débattus».
Privée de majorité absolue, la locataire de Matignon a actionné ce mercredi soir, pour la troisième fois en une semaine, l’arme constitutionnelle du 49.3 qui permet de faire passer sans vote un texte de loi, sauf adoption d’une motion de censure.
En réponse aux deux premiers, sur les recettes du budget de l’Etat et de celui de la Sécu, les oppositions RN et Nupes avaient déposé deux motions qui n’ont pas obtenu l’adhésion de la droite.
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Mais même avant le vote, et avec un marathon budgétaire qui pourrait passer au total par une dizaine de 49.3 d’ici mi-décembre, à gauche, les différences de stratégie se faisaient entendre : LFI favorable à des dépôts systématiques, le reste de la Nupes (socialistes, communistes, écologistes) beaucoup moins.
Les motions devraient être débattues lundi. Elles n’ont cependant quasiment aucune chance de renverser le gouvernement. Le projet de budget 2023 de la Sécu sera considéré comme adopté en première lecture, et passera au Sénat.