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Libération
Aveu de faiblesse

Le RN se paie les services d’une entreprise spécialisée dans la réputation numérique pour trier ses futurs candidats

Selon les informations révélées par France Info ce vendredi 4 juillet, le parti d’extrême droite met la main au portefeuille pour éviter de compter des «brebis galeuses» parmi les profils retenus en cas de législatives anticipées.
Marine Le Pen à l'Assemblée nationale, le 4 décembre 2024. (Xose Bouzas/Hans Lucas.AFP)
publié le 4 juillet 2025 à 12h10

Les «brebis galeuses» coûtent cher au Rassemblement national. Politiquement, les nombreuses révélations sur le troupeau de candidats frontistes au passé – voire au présent, très embarrassant avaient mené à l’échec cuisant du «plan Matignon», en 2024. Sur les réseaux sociaux, les uns glorifiaient l’OAS, quand d’autres s’affichaient casquette nazie vissée sur la tête. Mais financièrement aussi, les «brebis galeuses» vont coûter cher au parti lepéniste. Selon les informations révélées vendredi 4 juillet par franceinfo, le RN fait appel à une entreprise spécialisée pour analyser les profils numériques de ses futurs candidats aux législatives.

Alors qu’Emmanuel Macron pourra dissoudre à nouveau l’Assemblée nationale à partir du 8 juillet, le parti d’extrême droite anticipe de nouvelles élections. Pour s’éviter un fiasco de plus, la formation qui compte actuellement 123 députés dont trois apparentés a déjà fait passer au crible environ 300 dossiers. Ce passage en revue s’apparenterait à du «renseignement de source ouverte». La technique, aussi utilisée par les cabinets de recrutement, consiste à fouiller dans le passé numérique d’une personne. Ce qui pourrait être utile au RN afin de s’assurer qu’aucune photo, vidéo, ou publication écrite ne soit découverte et révélée durant une campagne.

Quelques centaines d’euros par candidat

L’entreprise ne devrait pas manquer de travail au vu des récentes révélations qui ont encore ébréché le travail de ripolinage mené au sein du parti de Marine Le Pen. La députée Caroline Parmentier a été épinglée par Mediapart pour ses textes racistes, antisémites et homophobes publiés pendant trente ans dans le journal d’extrême droite Présent. Des groupes Facebook au contenu raciste ont aussi été découverts en même temps que la présence de cadres du RN en leur sein. Heureusement, le prestataire devrait être bien rémunéré pour ce vaste travail facturé quelques centaines d’euros par profil analysé.

Ce qui devrait représenter une coquette somme pour le parti à la flamme alors que 577 candidats doivent être investis. Pour régler la note, le RN pourra puiser dans le pactole récolté aux dernières législatives dont les résultats lui avaient permis d’augmenter considérablement ses financements publics. Après les élections de 2024, le parti était passé d’une enveloppe annuelle de 10,1 millions d’euros à 15,3 millions (moins une pénalité d’environ 700 000 euros pour non-respect de la parité) au cours de la nouvelle législature.