Voter RN quand on est fonctionnaire revient un peu à être une dinde et voter pour Noël. En 2024, le parti d’extrême droite a réuni 36 % des suffrages exprimés dans la fonction publique d’Etat, 39 % dans la fonction publique territoriale et 41 % dans le versant hospitalier. Comment freiner cette croissance ? Peut-être en s’intéressant un tant soit peu au programme des gens pour qui on vote.
Lundi 1er septembre au soir sur BFM TV, le député lepéniste Jean-Philippe Tanguy a défendu l’allongement à trois jours de la carence des arrêts de travail dans la fonction publique. Une mesure un temps imaginée par Bayrou (et finalement abandonnée pour faire plaisir aux socialistes) et que le RN entend donc désormais faire sienne. Voilà qui est sympathique. «On ne peut pas dire aux Françaises et aux Français “on rase gratis”», a défendu Tanguy, ajoutant qu’il était favorable à appliquer cette mesure dans le cadre du budget 2026.
Une proposition qui a fait bondir l’insoumis Manuel Bompard. «Les fonctionnaires qui croient que le RN défend leurs conditions de travail sont à nouveau trahis, a commenté le député de Marseille. Il faut ouvrir les yeux : comme Macron, le RN veut faire payer au peuple les cadeaux aux ultra-riches et aux multinationales.» Jusqu’ici, les fonctionnaires ont un jour de carence en cas d’arrêt maladie, contre trois dans le secteur privé. Mais, et c’est un gros mais, les fonctionnaires ne sont pas payés durant ce jour de carence, contrairement aux salariés du privé qui peuvent être rémunérés, au moins partiellement.