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Libération
Le billet de Jonathan Bouchet-Petersen

Le secrétaire général de l’ONU a raison : les géants du pétrole doivent payer pour leurs «mensonges»

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A l’instar des poursuites engagées contre l’industrie du tabac dans les années 90, il faut aujourd’hui s’attaquer aux multinationales qui ont sciemment caché l’impact de leurs activités sur le réchauffement climatique et les risques pour notre planète et ses habitants, alors qu’ils étaient au courant.
En 1998, les cigarettiers avaient ainsi accepté de payer plus de 200 milliards de dollars à 46 Etats américains sur une période de vingt-cinq ans. la même logique doit valoir pour BP, Exxon ou Total. (Dan Kitwood /Getty Images. AFP)
publié le 22 janvier 2023 à 18h33

Les entreprises pétrogazières savaient pertinemment le mal que leurs activités causaient à la planète et à ses habitants, ce qui ne les a pas empêchées, des décennies durant, de faire comme si de rien n’était. Pire, elles ont sciemment caché les informations scientifiques dont elles disposaient et qui établissaient un lien entre énergies fossiles et réchauffement climatique. Menant à dessein de massives campagnes de désinformation. Les militants du climat le disent depuis des années, mais la charge est désormais portée par le secrétaire général de l’ONU dans un discours sans concession mercredi au forum de Davos – que Greta Thunberg est venue décrire comme «l’endroit où sont les gens qui alimentent le plus la destruction de la planète». António Guterres a appelé à poursuivre les grands groupes du secteur, dénonçant un «grand mensonge» qui ne doit pas rester impuni. Il ne s’agit pas de leur faire rendre gorge, mais tout simplement des comptes.

C’est un fait largement documenté, les géants des énergies fossiles avaient dès les an