Menu
Libération
Le billet de Thomas Legrand

Le trumpisme, aujourd’hui aux Etats-Unis, demain chez nous

Article réservé aux abonnés
Le débat public français n’en est pas encore au point extrême de dégradation qu’il atteint outre-Atlantique. Mais on y décèle déjà de premiers symptômes.
Une Américaine pro-Trump lors d'un événement de campagne en Pennsylvanie, le 3 novembre. (Michael M. Santiago/Getty Images via AFP)
publié le 4 novembre 2024 à 7h00

Pour ne rater aucun billet de Thomas Legrand, inscrivez-vous aux newsletters de nos chroniqueurs politiques

On s’inquiète, on panique, on ne veut pas y croire… Les Américains ne peuvent pas nous faire ça. Cette grande démocratie ne peut pas élire Donald Trump, ce pitre fascisant, cette outre de vulgarité, ce milliardaire grossier, immature, ce repris de justice qui a fait exploser toutes formes de bienséances politiques, envoyé valser tous les codes de la vie publique. Le fonctionnement trumpien, la réaction, ou plutôt l’absence de réaction de l’électorat républicain face aux provocations répétées du candidat orange, nous paraissent bien étranges.

Et pourtant, observons notre débat politique : nous y trouverons de vrais morceaux de trumpisme, l’émergence de cette dérive que la science politique ne sait pas encore qualifier, entre nouveau fascisme, populisme, délitement généralisé de toute rationalité collective. Nous n’en sommes pas, loin de là, au niveau américain de déchéance de la parole publique et de polarisation, mais le trumpisme progresse de façon préoccupante en Europe et en France.

Comment reconnaître les éléments de trumpisme chez nous, au-delà du simple score de nos extrêmes droites ? C’est principalement un rapport défiant vis-à-vis de la vérité factuelle. La place prépondérante que prend aujourd’hui la sphère médiatique bollorisée, qui arrive à imposer ses th