Même joueur joue encore. Sébastien Lecornu, renommé Premier ministre vendredi à 22 heures passées, à l’issue d’une semaine qui a envoyé dans le décor son socle commun, repart pour un tour gratuit à Matignon. Carbonisé, mais peut-être un peu mieux connu des Français qui l’ont vu successivement annoncer sa démission lundi, puis, chargé malgré tout de dégager un accord de gouvernement avec les forces parlementaires, faire miroiter mercredi soir de «bonnes nouvelles» et la perspective d’une hypothétique entente.
Les conditions de son retour ne prêtent guère à l’optimisme. Soutenu par une base politique toujours plus fragile – ni LR ni le parti philippiste Horizons ne garantissent à cette heure de participer au gouvernement –, l’intéressé n’a semblé accepter sa nomination, dont l’heure tardive laisse deviner de difficiles tractations, que du bout des lèvres, «par devoir». La situation de ce Premier ministre démissionnaire, puis renommé, n’a guère d’équivalent sous la Ve République ; elle peut à peine se comparer à celle de Georges Pompidou en 1962, renversé par l’Assemblée mais dont la démission avait été refus