Une semaine de rab pour convaincre les électeurs de la deuxième circonscription de Paris. Arrivé en tête de la législative partielle à Paris ce dimanche, Michel Barnier jouera son siège de député dimanche prochain à l’occasion d’un second tour. Au premier tour, l’ancien Premier ministre a récolté 45,2 % des voix, selon plusieurs sources LR. Derrière lui, la candidate socialiste Frédérique Bredin a recueilli 31,4 % des voix. Troisième, le candidat Rassemblement national (RN) Thierry Mariani a obtenu 7 % des voix.
«Félicitations à Michel Barnier pour sa qualification au second tour de la législative partielle de Paris, a réagi sur X Laurent Wauquiez, patron du groupe LR à l’Assemblée. Son expérience sera précieuse à l’Assemblée. À dimanche pour la victoire !»
Un retour à l’Assemblée après la censure ?
Modeste malgré la sociologie favorable des Ve, VIe et VIIe arrondissements de la capitale, largement ancrés à droite, le Savoyard savait que la partie n’était pas jouée dès le premier tour. «Aucune élection n’est gagnée d’avance», disait-il début septembre, lors d’un rendez-vous avec des militants en présence d’Edouard Philippe. Alors que le Ve arrondissement comprend près de la moitié des électeurs de la circonscription, Barnier avait choisi comme suppléante la maire (Horizons) de l’arrondissement, Florence Berthout.
Après avoir été censuré par la gauche et le Rassemblement national en décembre 2024, le Savoyard pourrait retrouver les bancs de l’Assemblée nationale s’il l’emporte au second tour. Il avait annoncé sa candidature mi-juillet après l’invalidation, par le Conseil constitutionnel, de l’élection de Jean Laussucq pour irrégularités dans ses comptes de campagne. Proche de Rachida Dati, Laussucq avait été élu en 2024 après la dissolution.
Peu médiatisée, à l’ombre de la chute de François Bayrou et de la nomination de Sébastien Lecornu à Matignon, la campagne de Michel Barnier avait mal démarré. Dans la foulée de son annonce de candidature, Rachida Dati a menacé de se présenter face à lui. «L’élection législative qui aura lieu dans ma circonscription des Ve, VIe et VIIe arrondissements sera la première étape du rassemblement et de la dynamique de victoire à Paris"» , martelait-elle fin août dans un entretien à La Tribune Dimanche.
Brouille avec Rachida Dati
La ministre de la Culture soupçonnait Barnier de vouloir se servir de ce scrutin comme d’un tremplin pour briguer la mairie de Paris en 2026. La maire du VIIe arrondissement voyait aussi dans sa candidature une «instrumentalisation» de ses opposants à droite, des sénateurs LR et des maires d’arrondissements. La brouille s’est apaisée après l’intervention de Bruno Retailleau, le patron des Républicains (LR), et l’investiture accordée par le parti à Rachida Dati pour les municipales. Les deux s’étaient affichés le week-end dernier lors d’un forum des associations du VIIe arrondissement.
Sur le terrain, la socialiste Frédérique Bredin a tenté de capitaliser sur ses divisions à droite. Sachant la partie difficile dans cette circonscription ancrée à droite, la candidate s’est également affichée avec des soutiens de poids, comme l’écologiste Yannick Jadot, le député européen Raphaël Glucksmann ou, plus inattendu, l’ancien député macroniste Gilles Le Gendre. De son côté, Barnier s’est affiché sur le terrain avec Edouard Philippe et Valérie Pécresse, la présidente de la région Ile-de-France. Il avait également reçu le soutien du patron des Républicains (LR), Bruno Retailleau, pour un dernier meeting de campagne vendredi soir.