Menu
Libération
Guéguerre

Législative partielle : dans le Tarn-et-Garonne, la droite se déchire autour de la succession de Brigitte Barèges

La maire de Montauban, Marie-Claude Berly (UDR), et son conseiller, Bernard Pécou (LR), pourtant membres de la même majorité municipale vont s’opposer dans le cadre de l’élection qui se tiendra à l’automne prochain.
Brigitte Bareges, ex-députée UDR, à l'Assemblée nationale, le 1er avril. (Anne-Christine Poujoulat/AFP)
publié le 5 août 2025 à 15h09

Voilà ce qu’il en coûte de s’attaquer à sa patronne. Elu de la majorité à Montauban, chef-lieu du Tarn-et-Garonne, Bernard Pécou s’est vu retirer, mercredi 30 juillet, ses délégations de conseiller municipal délégué à la politique industrielle et aux déplacements urbains. La raison : l’homme s’est porté candidat aux élections législatives partielles organisée les 5 et 12 octobre prochain pour remplacer Brigitte Barèges. L’ex-députée UDR (Union des droites pour la République, le parti d’Éric Ciotti, allié du Rassemblement national) a été forcée de démissionner le 11 juillet après le rejet de ses comptes de campagne par le Conseil constitutionnel.

Oui mais voilà : la maire de Montauban, Marie-Claude Berly est elle-même candidate suppléante dans la circonscription, derrière le candidat en titre Pierre-Henri Carbonnel. Le duo est soutenu par Barèges, elle-même ancienne maire de Montauban. Une majorité, deux candidats et déjà un énième rebondissement dans le Tarn-et-Garonne où la droite n’en finit plus de s’écharper depuis plus d’un an, comme le rapporte régulièrement le quotidien local, La Dépêche.

L’origine du drame remonte aux législatives anticipées de 2024. Brigitte Barèges avait alors suivi Eric Ciotti dans son alliance avec le RN et s’était fait élire députée grâce au désistement du candidat lepéniste. Elle avait ensuite rejoint l’UDR et quitté la présidence des LR du département. La ciottiste avait au passage transmis son écharpe d’édile à sa première adjointe, Marie-Claude Berly, restée, elle, fidèle aux Républicains.

C’est en tout cas ce qu’on croyait avant que cette dernière ne quitte ses fonctions de secrétaire départementale de LR, fin mai. Et surtout avant qu’elle n’apparaisse dans une publication d’Eric Ciotti sur X, le 29 juillet. Ce dernier y annonçait la candidature de l’ancien suppléant de Barèges Pierre-Henri Carbonnel à l’élection suppléé par… Marie-Claude Berly, sous la double bannière UDR - RN. Ce que les Républicains n’ont pas goûté, puisque ceux-ci ont décidé dans la foulée de lancer une procédure d’exclusion de Berly.

Barèges règle ses comptes avec Les Républicains locaux

La maire mise au ban, LR devait encore trouver un candidat à opposer au duo Carbonnel-Berly. Pour ce faire, le parti de Bruno Retailleau est allé chercher un membre de la majorité de la maire de Montauban : Bernard Pécou. Lequel s’est donc vu retirer ses attributions par l’édile et s’en est pris à sa cheffe dès sa déclaration de candidature, le 31 juillet : «Je crois à l’union des électeurs de droite, pas à des alliances mécaniques. La droite ne se reconstruit pas en la quittant. Elle se reconstruit en la servant».

De son côté, Marie-Claude Berly joue désormais sur l’ambiguïté de sa situation de Républicaine, certes en sursis, soutenue par l’UDR. La proche de Brigitte Barèges a en effet diffusé sur ses réseaux sociaux une affiche de campagne où les logos de partis ont lassé place à la sobre mention «Union des droites», entretenant la confusion des genres.

Ce que Mathieu Albugues, actuel secrétaire départemental des Républicains, n’entend pas laisser passer. Après avoir sèchement tancé la maire de Montauban en l’invitant plutôt à «s’occuper de sa commune», celui-ci se trouve désormais au cœur d’un règlement de compte par mail, déclarations à la presse et réseaux sociaux interposés avec Brigitte Barèges. «Notre famille politique est en reconstruction, certes. Mais elle tient debout, portée par l’élan d’une nouvelle génération et par des militants qui restent fiers et fidèles», a-t-il déclaré dans une lettre ouverte aux encartés LR du 82.

A deux mois du scrutin partiel, la «reconstruction» semble encore bien lointaine pour la droite tarn-et-garonnaise alors que la gauche est déjà en ordre de marche. L’ancienne députée PS Valérie Rabault a en effet adoubé la conseillère départementale Cathie Bourdoncle pour récupérer la circonscription perdue en 2024.